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 Chapitre 2 : L'ordre des valkyries

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Seria

Seria


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Date d'inscription : 12/08/2015

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MessageSujet: Chapitre 2 : L'ordre des valkyries   Chapitre 2 : L'ordre des valkyries Icon_minitimeLun 26 Juin - 20:47

Chapitre 2, L'ordre des valkyries


Elendia, cité de Nagazora

Force, honneur, courage. Ce sont les trois principes fondamentaux de l'ordre. De l'entrée à l'académie, jusqu'à la valkyrie accomplie, ces trois principes sont les mots d'ordre. Une valkyrie parfaite, est une valkyrie possédant ces trois principes. Depuis mes plus jeunes années, j'avais toujours rêvé de devenir un jour cette valkyrie. Une valkyrie courageuse, forte, honorable. Une valkyrie comme l'était ma mère. Bien qu'aujourd'hui, je puisse me vanter d'avoir réussi à atteindre mes ambitions, cette valkyrie restera toujours mon modèle. Parfaite aussi bien en tant que valkyrie de l'ordre, que mère de famille. Une mère qui m'a enseigné le respect et la compassion, et une valkyrie qui m'a enseigné l'honneur et le courage. Avec toutes ces armes en mains, je n'avais aucune excuse pour échouer. Sans ces armes, je ne serais pas devenue la femme que je suis aujourd'hui. Mon expérience m'a appris que parfois, même une action sur le moment négligeable, comme rendre le sourire à une adolescente mélancolique sur un banc, peut changer les choses. Je pense que c'est cette envie de changer le monde, de le rendre beau avec mes actions, qui m'ont poussé à devenir cette valkyrie. Je veux marquer l'histoire. Si un jour je dois disparaître, je veux que mon existence ait rendu le monde plus beau. Je veux devenir la même étoile brillante que cette valkyrie que j'admirerai éternellement. Je ne suis néanmoins pas naïve, changer le monde et le rendre meilleur ne dépend pas que de la volonté d'une personne. Mais si déjà, j'ai réussi à changer le monde de cette adolescente et le rendre meilleur, je m'en satisferai déjà pleinement.

J'ai beau avoir une longue carrière de valkyrie et une conséquente existence, il y a parfois certains événements ou accomplissements, qui provoquent des sentiments uniques, qui ne se produisent que très rarement. Je ne saurais me souvenir de la dernière fois que j'ai ressenti un tel sentiment, mais cela est agréable, de le ressentir de nouveau. Je n'aurais cependant jamais pensé que je ressentirais ce bonheur de cette façon. Le peu de fois où j'ai ressenti ce sentiment de fierté, de réussite, de bonheur, c'est toujours lorsque j'accomplissais un haut-fait personnel. Mais c'est bien la première fois, que je ressens une telle fierté pour la réussite d'autrui. Peut-être est-ce parce que je suis investie émotionnellement, ou simplement un professeur fier de ses élèves. Je pense un peu des deux. Bien que je sois fière de la réussite de Lucia à l'examen, ou celle de Senya il y a deux ans, je ne ressens pas la même fierté que celle que j'ai actuellement envers Kiana. La raison est simple. Senya est un véritable génie, il n'y a pas de doute. Depuis que je la connais, elle m'impressionne chaque jour. Elle a déjà tout ce qu'il faut pour réussir sa carrière et ses rêves. Lucia, quant à elle, est un peu moins gâtée que Senya, mais elle est sérieuse et possède des capacités naturelles à l'évolution. La seule chose qui m'inquiète, c'est son manque de convictions. J'espère qu'un jour, elle sera capable de trouver une ambition capable de la faire vibrer et pousser à se dépasser. Car tant qu'elle sera incertaine, elle n'atteindra jamais son plein potentiel. Ce qui serait fortement malheureux. Kiana, elle, n'a pas le génie de Senya, ni la facilité d'évolution de Lucia. Mais elle possède une ténacité impressionnante. Depuis que je la connais, aucun échec ne l'atteint. Elle se relève, et recommence. Et depuis que je lui ai tendu ma main cette nuit-là, elle n'a jamais cessé de rêver et de poursuivre son ambition. Pour beaucoup, elle est naïve, mais pour moi, c'est ce qui la rend si spéciale. Un peu comme moi. Peut-être que c'est parce que je la comprends mieux que quiconque, que je m'investis tant dans son évolution. Car, à l'inverse de ce que tout le monde croit faussement, je n'ai jamais été un génie. J'étais même tout l'inverse, de l'époque où j'admirais ma mère. Mais pour l'image, il est mieux tout de même d'être un génie, plutôt qu'une frêle jeune fille à qui personne ne promettait un avenir à part ses parents. Ha, dommage que cette fille a aujourd'hui enterré tous ceux qui lui prévoyaient une courte vie funeste. Dans ce monde, il n'y a que ceux qui se battent pour atteindre leurs rêves, qui peuvent voir le futur. Rien ne s'obtient sans efforts. Un génie sera inférieur au dernier de la classe, s'il se repose sur ses acquis. Un principe, heureusement, qu'a bien compris Senya. Raison pour laquelle je sais déjà, qu'elle accomplira de grandes choses dans sa vie. Et ce jour-là, je pourrai me dire que j'ai été sa prof à l'académie et tutrice une fois dans l'ordre. Il faut savoir profiter même des petites réussites.

Mais aujourd'hui, en cette belle matinée, je suis dans une forme olympique. Je me sens si heureuse, de voir Kiana et Lucia avoir obtenu leur diplôme de valkyrie. Je suis également un peu excitée, à l'idée de pouvoir partir en mission avec ce trio. Ça fait forcément quelque chose de voir ces trois filles, avec qui je suis devenue bien plus que leur professeur depuis le temps, atteindre enfin leur objectif. C'est une raison supplémentaire, pour que je ne me relâche pas. Pour un équilibre parfait entre corps et esprit, l'entraînement est important. Chaque jour, mon emploi du temps hors mission et obligations professionnelles est le même. La matinée, c'est exercice physique. Un corps fort, c'est un corps en bonne santé. Et en plus ça raffermi la silhouette. L'après-midi, c'est direction le centre d'entraînement de l'ordre, où je m'entraîne dans la salle de simulation. J'ai d'ailleurs toujours le record de vagues d'ennemis en une seule session, dans toutes les catégories d'armes. Enfin, après l'effort, c'est minimum trois heures de méditation. Bien qu'il m'arrive parfois de rester des heures à méditer sans m'en rendre compte. On me dit souvent que j'en fait beaucoup trop. Certes, je ne peux pas le nier. Mais je réponds simplement que ça fait partie de ma vie, de m'entraîner. J'ai toujours dû me dépasser plus que les autres, pour atteindre mes rêves, donc forcément, mon train de vie hyperactif fait entièrement partie de moi. C'est comme ça, je n'y peux rien, j'ai besoin de m'entraîner. Même si du coup, ça joue sévèrement sur mes perspectives de couples. Je me souviens encore de mon dernier petit copain, qui me reprochait de plus me voir dans ses rêves qu'en réalité. Je dois admettre que ça m'a fait rire. Mais ça ne lui a pas plu que je rigole, visiblement, vu que je ne l'ai plus jamais revu. Enfin, ça fait longtemps, cette histoire. C'était bien avant que je ne devienne une valkyrie. Car la vérité est certes assez malheureuse, mais on ne s'engage pas dans l'ordre, si on a une perspective d'avenir familiale. 80 % des valkyries de l'ordre sont célibataires et sans enfants. Et je ne fais pas exception à la règle. Ce nombre était moins affolant à l'époque de ma mère, mais la génération actuelle, il est très rare de voir une valkyrie en couple avec des enfants. Bon, on peut sûrement imputer ça à l'ordre qui a rajouté dans son manuel qu'il est préférable qu'une valkyrie qui s'engage, fasse fi d'un avenir parental. Mais cette ligne rajoutée n'est pas là pour rien, je pense qu'elle est même plutôt logique. Après tout, ça fait rêver, d'être une valkyrie, mais la vérité, est qu'on peut mourir dans n'importe quelle mission. Une réalité qu'a tendance à oublier les nouvelles valkyries fraîchement diplômées. Il est de mon devoir de le rappeler à mes deux nouvelles valkyries de mon unité. Mais seulement le moment venu, pour l'instant, c'est l'heure de la célébration.

C'est important de s'amuser et de profiter du moment présent. On fait souvent l'impasse sur des bêtes choses quand on est dans l'ordre et à l'académie. Je trouve ça dommage. Par exemple, je suis la seule à souhaiter à Lucia, Kiana et Senya, un bon anniversaire, chaque année. Avant que je ne le fasse, elles s'en fichaient. Certes, nous vivons longtemps, mais ça ne change pas que chaque seconde est précieuse. Donc que ça fasse 1 an qu'on existe, ou 1 000 ans, il est important de se souvenir de l'importance de notre existence. Bon, j'avoue que ça me permet aussi en retour de recevoir à mon tour un bon anniversaire lorsque c'est mon tour, et surtout un beau cadeau. Et moi, j'aime les cadeaux. Même si je suis surtout simplement intéressée par le geste. Je me fiche de ce qu'est le cadeau. Un peu comme l'année dernière, ou Kiana m'a offert un porte-clé qu'elle a trouvé dans un paquet de céréales, car elle n'avait pas un centime. C'était tout pourri, mais j'ai trouvé ça adorable. Je ne lui ai jamais dit que je savais d'où venait son cadeau. Je ne voulais pas briser sa petite bouille heureuse quand elle m'a souhaité bon anniversaire. Et puis à son anniversaire, je lui ai aussi offert en retour un porte-clé que j'ai trouvé dans un paquet de céréales. Mais ça aussi, je préfère garder le secret. Hehe.

- Allez, fin de l'entraînement.

* * *

Cette journée était vraiment longue. Je préfère amplement passer mon après-midi à m'entraîner ou vaquer à mes occupations, que de signer des papiers. Mais c'était pour la bonne cause. Je ne comprends toujours pas pourquoi Lucia a dû passer son examen ici, mais ça n'a plus réellement d'importance. Maintenant que tout est en ordre et que j'ai réglé toute la paperasse pour l'obtention de son badge et son admission au sein de l'ordre des valkyries, il ne me reste plus qu'à lui annoncer la nouvelle en lui offrant son tout nouveau badge. Bien que je ne m'attends pas à une réaction aussi spectaculaire que Kiana, je pense que ça compte tout de même pour Lucia aussi, au fond. Elle a vraiment travaillé dur pour obtenir son diplôme. Je vais profiter de voir ces trois-là ce soir au restaurant, pour donner son badge à Lucia. D'ailleurs, il ne faut pas que je tarde de trop, l'heure du repas se rapproche à grand pas. Le temps de me changer et d'enfiler une tenue plus adéquate et moins officielle, puis il sera temps. Même si je ne sais pas si j'ai réellement hâte d'y être, en connaissant l'appétit monstrueux de Kiana. J'ai mal à la tête rien que d'imaginer le nombre qui sera affiché sur l'addition. Surtout que sur Nagazora, les restaurants sont plus chers que sur Arcadia. Mais une promesse est une promesse. Allez, il est temps d'enfiler une tenue décontractée et de filer.
Spoiler:

Le soir s'était installé depuis plusieurs minutes maintenant, les lumières illuminant à présent la cité. Je dois admettre que cette ville a vraiment quelque chose de magique le soir. J'aime particulièrement la rivière aérienne qui traverse la cité, qui, le soir, sous l'effet des lumières, ressemble à un arc-en-ciel parcourant la ville. La technologie a véritablement fait un bond en avant sur ce dernier siècle. Merci Endfield, j'imagine. Mais c'est loin d'être une mauvaise chose. La technologie nous permet aujourd'hui d'accomplir des miracles qu'on aurait jamais pensé possible à l'époque, comme soigner des maladies incurables par voie magique, qui sont aujourd'hui bénignes grâce à la technologie. Bien que je ne sois pas assez ancienne, pour avoir connu une époque où tout ne reposait que sur la magie. À entendre Kiana, qui me traite de boomeuse, j'ai l'impression que je viens du dernier millénaire. Mais au risque de l'étonner, à mon époque, les téléphones existaient déjà. Sans blague, ces jeunes, sérieusement. Moi, une boomeuse ? Bon, peut-être un peu, mais quand même... Sur ce, j'arrive finalement devant le restaurant où j'ai réservé. Il semble vraiment chic de l'extérieur. Je devrais peut-être faire demi-tour avant que mes trois convives n'arrivent et les inviter à la place au fast-food du coin. Ou alors, je fais passer l'addition sur la note de l'académie... ? Non, non, ce ne serait pas digne d'un professeur. Je n'ai qu'à être plus économe avec mes économies. Il faut réellement que j'arrête de dilapider ma fortune à chaque fois dans des outils d'entraînements et vêtements en tout genre. Je me demande parfois à quoi me sert les 32 chaussures que je possède dans mon placard ? Ou encore les 21 épées, ainsi que les 49 lances de combat entreposé dans ma salle d'entraînement personnel ? J'en sais franchement rien, mais j'ai vu qu'Endfiled allait sortir une nouvelle lance de combat amélioré, basé sur la technologie Aegir. Une lance qu'il me faut absolument !

- COMBIEN ?!

Ma réaction attira le regard de plusieurs passant surpris, tandis que je regardais les prix des menus affichés à l'extérieur. Il y avait de quoi. C'est exorbitant ! Avec le prix d'un menu dans ce restaurant, je peux manger pour 1 semaine. Avec l'estomac de Kiana, je vais me ruiner, pour sûr. Il faut que je trouve une solution et maintenant. Peut-être que le restaurant au coin de la rue, là-bas, est moins cher, il semble moins chic...

- Salut Seria !

Évidemment, cette gamine est toujours en retard, sauf quand il s'agit de bouffer. Quelle plaie. Maintenant que Kiana est arrivée, je vais avoir du mal à changer de restaurant. De toute façon, j'ai donné le nom du restaurant à Lucia et Senya, maintenant que j'y pense. Je ne peux pas réellement faire autrement que de manger dans ce restaurant aux prix exorbitants. Avec un peu de chance, on va tous avoir une petite faim, ou encore mieux, un mal de ventre soudain.

- Bonsoir, Kiana, tu vas bien ?

- Toujours ! Et toi, Seria ? Tu m'as manqué ! Je ne t'ai pas vue depuis qu'on est arrivée ici...

- Hum, souriais-je, tout en tapotant la tête de Kiana, ça va, je te remercie. Ça ne fait cependant que 3 jours que nous sommes ici. Tu ne disais pas que je te manquais le mois dernier.

- C-c'était pas pareil. Et arrête de faire ça, je ne suis plus une gamine !

- Ho ho, d'accord, madame la valkyrie je-ne-suis-plus-une-enfant.

Finalement, Lucia et Senya arrivèrent en même temps, quelques minutes après Kiana. Cela me faisait chaud au cœur, de savoir qu'on était toute les quatre réunis ce soir, pour fêter les promotions de Kiana et Lucia. Même si je vais certainement perdre la cagnotte de ma dernière mission dans ce restaurant, ça en vaut la chandelle.

- Bonsoir, toutes les deux. Toujours aussi apprêtée à ce que je vois, Senya.

- Merci, et toi, tu es toujours autant en beauté, Seria.

- Hum, souriais-je, lançant un clin l'œil à Senya, bien, allons-y, je sens que Kiana va commencer à se plaindre si on ne se dépêche pas.

- Mais je n'ai encore rien dit !

Une fois à l'intérieur du restaurant, je comprenais pourquoi les menus étaient si chers. Qu'est-ce qu'il m'a pris de réserver dans un restaurant cinq étoiles ? C'est tellement classieux que je ne serais pas étonnée de croiser l'empereur d'Erasia au détour d'une table. Bon sang, si j'avais su, je me serais mise sur mon 31. On a l'air complètement hors-sujet toutes les 4 avec nos tenues décontractés. J'aurais peut-être dû mettre au moins une veste. Je ne suis pas certaine que le nombril à l'air est régulier, ici. Il n'y a qu'à voir comment me regarde le serveur à l'accueil, à qui je donne mon nom pour ma réservation. Bien qu'il ne semble pas tant dérangé que cela, vu comment il lutte de tous les diables pour me regarder dans les yeux. C'est mignon. Quoi qu'il en soit, nous étions finalement installés à notre table. Il était temps de lire le menu en détail, afin de décider ce que j'allais bien pouvoir manger. Il faut tout de même que je prends garde à ce que je mange, pour ne pas foutre en l'air mon entraînement quotidien. Et surtout, si je veux continuer de mettre à l'air mon joli nombril.

- Pour moi, ce sera en entrée, une salade verte royale, accompagnée de sushi au thon. Pour la suite, ce sera le poisson à la crème de champignon et la carpe aux pousses de bambou. Enfin, pour le dessert, ce sera, 4 brochettes de dangos trois couleurs. Et en boisson, ce sera du vin rouge millésime 2412.

- Je comprends d'où Kiana tien son appétit maintenant. Elle a eu un sacré mentor en la matière à ce que je vois.

- On a un petit appétit, Senya ? Ce n'est vraiment rien, ça. Je fais énormément d'exercice, il faut bien que je recharge les batteries. Tu n'es pas d'accord, Kiana ?

- Carrément ! Je vais prendre la même chose ! Sauf le vin, c'est dégueulasse.

- Halala, Kiana, un jour, il faudra que j'entraîne ton palais au véritable plaisir de savourer un grand cru.

- Sans façon, je ne veux pas finir sur le canapé à moitié morte comme--

- Blablabla, tu parles beaucoup trop, Kiana, lançais-je, profitant de ma position pour mettre ma main devant sa bouche, il ne faut pas raconter n'importe quoi, ce n'est pas bien de mentir. Si tu continues, quand on rentre, c'est double journée d'entraînement intense.

- … Oui ! C'est vrai, j'ai menti !

- Hehe, bonne fille.

Finalement, une fois que nous avions toutes passé commande et nos menus sous les yeux, le repas pouvait commencer. Je dois bien admettre que le prix est à la hauteur du goût. Je n'ai jamais dégusté un poisson aussi tendre et savoureux depuis longtemps. Cela me fait plaisir, également, de voir que mes trois convives on l'air de se régaler. Ces trois-là n'ont certainement jamais mangé dans un tel restaurant, comme pas mal d'étudiantes ou de valkyrie de leur âge. On va dire que c'est un autre des nombreux bonus lié au fait d'être dans mon cercle bien fermé. Peut-être trop fermé, en fait, quand je fais le compte finalement. Hormis Sekina, je ne crois pas que j'ai bu avec une autre personne depuis longtemps... Après, une personne est suffisante pour boire, ça fait plus de verres si l'on n'est que deux. D'ailleurs, il est temps que je déguste ce vin, afin de voir s'il vaut sa réputation ou non.

- Un verre, les filles ?

- Non !

- Avec plaisir.

Je dois bien admettre que ce vin est à la hauteur de son prix. Il faudra que j'en commande une autre bouteille pour emporter. Il faut absolument que je déguste une telle cuvée avec Sekina. Même si elle va encore me traiter de panier percé, si je lui dis le prix de cette bouteille. Mais même sans ça, de toute façon, elle me traite toujours de panier percé. Senya aussi maintenant que j'y pense. Il faudrait vraiment que je fasse attention à mes dépenses... un jour.

- Bon, alors, les deux nouvelles valkyries, que pensez-vous de votre réussite ?

- J'en pense que je n'aurais plus besoin d'ouvrir un livre.

- Hehe... À part cela, Kiana ?

- Plus d'études.

- … Ok, passons à Lucia, hein ?

Cela était reposant, de discuter et passer du temps dans ce restaurant, avec trois personnes avec qui je suis proche. Ce n'est pas tous les jours que nous avons la possibilité de passer une telle soirée. La vie d'une valkyrie ou d'une étudiante est faite de beaucoup d'obligations et d'occupations. J'ai rarement une soirée aussi disponible. La plupart du temps, je dois préparer mon cours pour le lendemain ou alors me dépêcher de manger pour aller me coucher, car je suis exténuée, à cause d'un entraînement trop intensif. Il faut vraiment que j'arrête de sortir de la salle de simulation au-delà de 23 h certains soirs...

- Sinon, Lucia, on connaît déjà toutes les ambitions de Kiana, mais toi, tu as réfléchi à la véritable raison derrière ton envie de t'engager ? La voie de la valkyrie est loin d'être facile, c'est important d'avoir une forte ambition. Tu a encore le temps de trouver la tienne, Lucia, mais un jour, tu devras en avoir une qui compte par dessus tout le reste, si tu souhaites évoluer. N'oubliez pas, les filles, dans ce monde, il n'y a que ceux qui regarde vers le futur, qui peut atteindre leurs rêves et dépasser l'horizon. Ne laissez jamais votre passé vous ralentir ou définir qui vous êtes. Ce qui décide ce que vous êtes, c'est vous-même et vos actions. Ne laissez personne prendre la plume pour écrire votre histoire à votre place. Il n'y qu'ainsi, que vous pourrez écrire votre propre histoire et décider de l'évolution que vous désirez. Il ne tient qu'à vous, de rendre votre histoire fantastique, mes trois adorables petites valkyries.

Je n'avais pas prévu de faire un tel discours sur l'instant, mais il semblerait que mon côté instructrice ait repris le dessus. Ce n'est pas plus mal. Je m'inquiète quand même un peu pour Lucia et son manque visible d'ambition. Je ne peux malheureusement rien faire pour l'aider pour trouver sa raison de se battre. Je peux l'aider à atteindre son ambition le moment venu, mais actuellement, elle doit trouver toute seule sa motivation.

* * *

Cela doit faire deux bonnes heures que nous sommes dans ce restaurant. Au final, c'est plutôt décontracté pour un restaurant de cette envergure. Cela faisait un petit moment que nous avions terminé nos repas et que nous discutions simplement, comme un groupe d'amis dans un restaurant classique. Je préfère ne toujours pas penser à l'addition, surtout quand je viens de me rendre compte que deux bouteilles millésimées étaient déjà parties. Je me disais aussi, que je commençais à avoir chaud depuis quelques minutes. Il commence vraiment à faire chaud, dans ce restaurant. Je ne comprends absolument rien à ce que me raconte Kiana, tous ces trucs de mécha, je n'y connais rien, mais c'est passionnant. C'est dingue comment après deux bouteilles, tout devient passionnant.

- --Et c'est comme ça qu'a été créé le mécha M34E.

- Woooh, vraiment ? Je n'aurais jamais pensé... !

- Mais moi non plus !

- Kiana. Je crois que Seria ne t'écoute plus depuis une dizaine de minutes, là, vu le nombre de verres qu'elle s'est enfilé. Tu pourrais lui raconter n'importe quoi, elle serait d'accord.

- Ha ! Je me disais aussi, c'était bizarre qu'elle comprenne ce que je raconte !

Je suis bien forcée d'avouer que Senya a raison. J'ai peut-être été un peu fortement sur la bouteille. Enfin, ce n'est pas comme si c'était rare que je finisse dans cet état, mais généralement je suis toute seule ou avec Sekina. Essayons de limiter la casse au niveau de mon image auprès de mes petites chéries, avant qu'il ne soit trop tard.

- Bon, je pense qu'il est temps que l'on mette fin à cette soirée, les filles. Il faut tout de même que je me lève assez tôt, demain. J'ai quelques obligations à remplir. Ensuite, n'oubliez pas de me rejoindre à la gare à 14 h. Celle qui ne sera pas à l'heure rentrera à pied à Arcadia.

- Ça fait une trotte...

- En effet, donc n'arrive pas en retard, Kiana. Bon, attendez-moi à l'entrée du restaurant, je vais payer l'addition.

Je laissais les trois filles prendre leurs affaires et se diriger vers la sortie, pendant que je me dirigeais vers le comptoir pour avoir l'addition. Le même serveur me salua, semblant toujours aussi intimidé par mon apparence. Le voir rougir et devenir tout timide était presque mignon. J'ai envie de le taquiner un peu. C'est une occasion trop belle pour ne pas en profiter. Histoire d'en rajouter, je me rapprochais davantage du comptoir, mettant en avant ma poitrine, esquissait mon plus beau sourire, tout en prenant une voix plus sensuelle.

- Puis-je avoir l'addition, je vous prie ?

- O-oui, tout de suite, Madame.

- Madame ? Ai-je tant l'air d'une madame que ça ?

- N-non, mes excuses ! V-vous êtes--

- Oui ?

- --L-le repas a été ?

- Il était absolument parfait. Tu feras par de mes félicitations au chef, d'accord mon mignon ?

- M-mon... Oui, mada...Mademoiselle ! V-votre addition !

- Merci.

Mon dernier clin d'œil était peut-être de trop, vu comment il transpirait déjà depuis deux minutes. Là, il vient de me donner l'addition et de feinter d'avoir quelque chose à faire ailleurs. Ha, j'adore taquiner les petits jeunes. Même si je pense que j'ai réellement un coup de trop dans la tête, pour le coup. Néanmoins, ma légère chaleur interne allait rapidement descendre, maintenant que j'avais sous les yeux l'addition. Il devait y avoir une erreur, il y a bien trop de zéros. Un repas ne peut décemment coûter pas aussi cher, n'est-ce pas ? … N'est-ce pas ?

- Excuse-moi, mon mignon, en profitais-je, le voyant revenir, il n'y a aucune erreur sur l'addition ?

- P-permettez-moi de vérifier tout de suite ! … Hum, tout me semble en ordre, mademoiselle. On a bien les 4 menus du chef à 250 crédits unité. Ainsi que les deux bouteilles millésimées à 4 000 crédits l'unité. Ce qui fait bien un total de 9 000 crédits. Vous payez par carte ou liquide ?

- … Par carte.

Je sortais ma carte avec dépit, tout en l'approchant de la machine pour valider le payement. Mais ma main était lourde, comme si elle luttait contre ma volonté. Il faut dire que 250 crédits le menu, c'est incroyablement trop cher. Ça avait beau être délicieux, il ne faut pas exagérer. Ils en profitent vraiment dans ce genre de restaurant étoilé.

- Hum, finalement, rajoute-moi 2 bouteilles pour emporter, mon mignon.

- V-vous êtes s--

- Hoo, tu t'inquiètes, mon mignon ?

- A-absolument pas, Mademoiselle ! C-c'est juste que ça fera un total de 17 000 crédits...

- Ça va, ce vin est divin, ça vaut bien la dépense, mon chou.

- T-très bien, mademoiselle, si vous voulez bien...

Maintenant que j'avais rajouté les deux bouteilles, ma main ne tremblait plus et je validai l'opération en passant ma carte sur la machine. Un simple scan et 17 000 crédits venaient d'être prélevés. Mais quand même, 250 crédits le menu, c'est exorbitant.

- M-merci de votre visite dans notre restaurant, Mademoiselle, en espérant vous revoir dans notre établissement dans le futur.

- Merci, mon mignon.

Il peut toujours rêver pour que je remette les pieds dans ce restaurant. Sauf peut-être pour le vin. Je n'en ai pas croisé un si exquis sur Arcadia. Il faut dire que c'est tout de même la spécialité de Nagazora, le vin. Je ne viens pas souvent dans cette ville, donc j'ai peu l'occasion de confirmer la légende sur le vin qui se fait ici. Mais après avoir goûté ce vin, je crois que j'ai le lieu de mes prochaines vacances...

* * *

Finalement, me voici à l'extérieur du restaurant, accompagnée de mes trois jeunes partenaires. Elles me remercièrent pour le repas, tandis que nous n'allions pas tarder à nous séparer pour la soirée. Je pouvais voir leur sourire et la bonne humeur sur leur visage, confirmant qu'elles avaient passé une bonne soirée et qu'elles étaient satisfaites. Tant mieux, si elles se sont amusées. Si elles sont heureuses, je le suis aussi.

- Bien, je vous dis à demain, les filles, ne vous couchez pas trop tard, d'accord ?

- Oui oui, maman.

- Surtout toi, Kiana !

- Merci encore pour le repas, Seria. Bonne nuit à toi, ainsi qu'à vous deux.

Senya fut la première à partir, suivi de Kiana qui était dans le même hôtel que son amie. Lucia, elle, crèche à l'hôtel qui a été mis à disposition par l'académie de Nagazora, donc le même que moi. Ce qui tombe bien, je ne l'avais pas encore félicité personnellement pour sa réussite à l'examen. Je vais profiter de la petite route jusqu'à l'hôtel pour également discuter d'un truc qui me chiffonne à son sujet.

- Tu ne vois pas d'inconvénient à ce qu'on fasse la route ensemble, Lucia ?

Nous nous mettions donc en route, à travers cette belle cité et ses rues plutôt bien animées. Mais ce soir, c'était assez calme. Peut-être parce qu'il était minuit passé. Le temps passe vite quand on s'amuse. Je me demande si je penserais pareil, ce matin, quand je vais devoir me lever à 6 h, avec certainement les effets secondaires de l'alcool au réveil. Je préfère ne pas y penser.

- Au fait, Lucia, permets-moi de te féliciter personnellement pour ton examen. Je ne l'avais pas encore fait de vive voix. C'est une nouvelle vie qui s'offre à toi, maintenant que tu es une valkyrie de l'ordre. Une vie qui amène avec elle des devoirs et des responsabilités. Toi et Kiana vous êtes maintenant dans la cour des grands. Entrer dans cette cour est une bonne chose pour évoluer davantage. Mais c'est également une cour sans pitié, où tous les coups sont permis. L'académie est un lieu rassurant, protecteur, où l'on a le droit à l'erreur. Mais dans la vraie vie, Lucia, cette marge d'erreur n'est plus aussi généreuse. Il n'y a personne d'autres que nous-même, pour nous protéger, et nos propres amis ou famille, pour nous rassurer. C'est maintenant que vous êtes toutes les trois dans le même bateau, que vous devez absolument garder cette amitié qui vous unit. N'oublie jamais, Lucia, que peu importe ta force ou ton courage, tu n'iras jamais loin si tu es seule. Dans ce monde rempli de requins, il est de bon augure d'avoir quelqu'un qui couvre nos arrières. Mais ce qu'il faut également, pour évoluer, c'est une ambition et de la motivation...

… Dis-moi, Lucia, as-tu des soucis ? Il y a quelque chose dont tu aimerais me parler ? Je ne suis pas que ton instructrice et bientôt ta supérieure, mais également ton amie, ainsi qu'une oreille attentive, Lucia. Je dois admettre que je m'inquiète un peu pour toi depuis quelque temps. Tu sais, j'ai vécu assez longtemps pour savoir déceler quand quelque chose ne va pas chez une personne. Et toi, Lucia, comparée à Kiana et Senya, tu manques cruellement de motivation. Tu sembles agir mécaniquement, sans être certaine de tes choix. Bien entendu, je n'attend pas de toi que tu ais une ambition comme Kiana, ou passionné que Senya. Mais simplement que tu as plus confiance en toi et ta légitimité. Je sais bien que le fait d'être différente te perturbe, tout comme Kiana. Vous avez toutes les deux cette particularité qui rend votre aventure plus compliquée. Mais tout comme je le dis souvent à Kiana, je vais te le dire aussi. Ce qui nous définit, Lucia, ce ne sont pas les autres, ni notre race ou lieu de naissance. Ce qui nous définit, ce sont nos actions. Le passé, le futur, peu importe le temps, l'important, c'est ce que l'on est au présent. C'est à toi seule de décider qui tu veux être et non à un tiers de te définir. J'ai toujours fait mes propres choix, décider de mon avenir et de qui je veux être jusqu'à ce jour, sans jamais me laisser décourager et démotiver. Car ton pire ennemi, Lucia, ce sera toujours toi-même. Si tu chutes, c'est ta faute. Si tu atteins le sommet, c'est grâce à toi. Il est facile d'accuser les autres de ses échecs, mais cela ne fait pas avancer. Si tu échoues, il faut que tu acceptes que tu sois toujours impliquée de quelque manière que ce soit...

… Tout ça pour te dire qu'il faut que tu avances, Lucia. Tu n'as plus le temps d'être incertaine. Tu es une valkyrie. Tu dois te protéger, protéger tes proches, ainsi que tes convictions. Si tu as besoin d'aide, tu as le droit, profites d'avoir deux amies formidables et une magnifique et géniale instructrice prêtes à t'aider. Mais ne t'isole pas, d'accord ? Ne garde pas tes doutes pour toi, ou pire, les laisser te faire chuter. Il faut que tu trouves ta motivation, Lucia. Tu l'as déjà, mais tu ne la vois pas, car tu es incertaine sur tes convictions. Mais pour commencer, laisse-moi te poser cette simple question : pourquoi voulais-tu être une valkyrie ? Ne réponds pas tout de suite, Lucia. Tu devras répondre à cette question, le jour où tu seras réellement capable de définir la véritable raison qui te pousse à suivre cette voie. Le jour où tu seras capable de te définir, Lucia.

Nous arrivions finalement devant l'hôtel après un bon quart d'heure. Il était bien au-delà de minuit à présent. Je suis contente d'être de retour, je commence vraiment à tomber de fatigue. Néanmoins, ce petit échange avec Lucia était plaisant, je me devais de l'aider comme je le pouvais. Si mon discours a pu ou peut l'aider, je n'en serais que plus que satisfaite. Sinon, j'espère au moins qu'elle n'oubliera pas mes paroles et conseils. C'est important de pouvoir compter sur quelqu'un d'expérimenté pour commencer son aventure. Ces trois-là n'ont pas eu leur parent pour leur servir d'exemple. Je ne suis pas parfaite, mais si je peux être cette figure expérimentée qui les aides à avancer dans leur aventure, ce sera déjà bien.

- Bon, nous y sommes. Je suis exténuée, moi. Je vais me dépêcher de rejoindre ma chambre et d'essayer de dormir un peu, avant de devoir me lever dans même pas 5 h. Ha, soupirais-je, la cour des grands n'est vraiment pas toujours facile. Mais que cela ne te démotive pas, il y a du bon à en faire partie. Comme par exemple... pouvoir boire sans te faire moraliser par qui que ce soit ! Haha. Allez, bonne nuit, Lucia, repose-toi bien et encore mes félicitations pour ton diplôme. N'oublie pas ce que je t'ai dit, d'accord ? Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas, tu peux compter sur moi.

Après avoir salué amicalement Lucia d'un geste de la main, je m'aventurais dans l'hôtel, direction ma chambre que je rejoignis rapidement. Je crois que le vin commence à redescendre, je fatigue et j'ai la tête qui chauffe. Il est temps que je me repose. Mais je suis tellement fatiguée, que je retirais juste mes bottines, mon jeans, puis m'affalais sur mon lit, comme une pierre, commençant à somnoler, la douceur des draps et le confort du matelas m'apaisant, jusqu'à finalement fermer les yeux en attendant de m'endormir...
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MessageSujet: Re: Chapitre 2 : L'ordre des valkyries   Chapitre 2 : L'ordre des valkyries Icon_minitimeDim 2 Juil - 11:09

Il était tout naturel que je réussisse. J'ai travaillé dur pour cet examen, je me suis entraînée comme une forcenée, que ce soit physiquement, mentalement, intellectuellement. Bien que mes capacités naturelles étaient bien différentes que la plupart des étudiantes, je ne me contentais pas uniquement de ces capacités pour avancer. Je continuais constamment à me renforcer, à m'améliorer, même quand la fatigue, la nervosité ou mes migraines prenaient le dessus. Et au final, j'ai obtenu le résultat qui était tout à fait naturel. Je vais devenir une valkyrie. Finalement, mes doutes étaient infondées. Je me mettais la pression car je redoutais de n'être pas à la hauteur de mes attentes. Je ne vis que pour la réussite, l'échec n'est pas permis pour moi. Je n'ai pas le droit à l'erreur. En y repensant, mes doutes que j'avais échangé avec Kiana étaient infondées. Si mes deux amies ont réussi, il n'y avait aucune raison que j'échoue. Question de logique. Quoiqu'il en soit, l'obtention de mon diplôme fut très vite annoncée à mes deux amies et à ma prof. Et sans grande surprise, cette même prof décida de nous inviter au restaurant pour fêter tout ça. Seulement, était-elle au courant que les restaurants de Nagazora sont hors de prix ? Enfin, je ne peux réellement juger, ce n'était pas comme si je m'étais laissé embarquer il y'a peu à une longue session de bornes d'arcades qui m'a couté un bras. Bref, je me dirigea donc vers le lieu du rendez-vous. Je salua mes amies et Seria qui s'était faite toute belle pour l'occasion. Moi, pour ma part, je restais classique avec mes fringues noirs habituels. La mode et moi, ca fait deux. Je me fiche de mon apparence. Du moment que je suis efficace dans la vie, je sais ce que je vaux, je n'ai pas besoin d'attirer les regards et de toute manière, je ne cherche à attirer personne. Tout l'opposé de Seria, qui elle par contre, pourrait faire fondre tous les regards inquisiteurs. Encore une fois, j'ai du mal à croire que cette femme était célibataire. Probablement le devoir qui l'empêchait de se lier à quelqu'un d'autre. Après tout, c'était conseillé chez les valkyries de ne pas démarrer de relations intimes avec autrui pour le bien de notre devoir. Donc encore une fois, raison de plus pourquoi je m'en foutais de paraître belle ou séduisante. Bon, c'est sûr que vu le restaurant où nous étions actuellement, notre apparence était très à part, au beau milieu de cette bande de snobinards qui nous fixaient avec leurs tronches fermés et leurs balais dans le derrière. Mais bon, vu la qualité du repas, ces regards n'étaient qu'un mal absolument bénin. Je dois reconnaître que je me régalais. J'avais pris une côte d'agneau avec du beurre d'escargot et franchement, je pouvais tirer mon chapeau au chef. La viande était parfaitement tendre. En boisson, je me contentais d'une bonne eau minérale. Il m'arrivait d'avoir une bonne bière dans mon frigo chez moi, mais le vin n'était pas trop dans mes habitudes. De plus, mes migraines qui s'intensifiaient au fur et à mesure que je m'approchais de mon objectif m'ont obligés à me calmer sur les boissons alcoolisées. Sérieusement, même cela, c'était pas naturel pour moi. Je prenais un minimum soin de ma santé, pourquoi était-je aussi migraineuse ? Au fur et à mesure du repas, Seria nous demanda avec Kiana comment nous vivions notre réussite. Je répondis ce qui me traversa l'esprit.

- Un résultat tout naturel. Le travail intensif ne peut mener qu'au succès. C'est ce que vous nous avez enseigné après tout.

Cependant, Seria décida de nous faire un petit discours qui brisa un peu la détente qui régnait entre notre groupe. Sur le moment, elle était redevenue notre instructrice. Ses mots étaient justes et sages, j'ai toujours été en accord avec ses principes. Néanmoins, je savais bien que ce discours était aussi là parce que Seria s'inquiétait pour moi et que j'étais la principale concernée par ce même discours. Elle savait que j'étais incertaine dans ma raison de m'engager, et elle avait raison dans un sens. Néanmoins, je n'avais aucune envie d'en parler sur le moment.

- Je ne peux réellement vous dire sur l'instant pour quelle raison je me suis engagée. Mes excuses...

Je n'arrangeais rien à ma situation en répondant ainsi. En même temps, qu'est ce que j'allais répondre d'autre ? En réalité, j'avais peut-être une petite idée sur la raison qui me poussait à être une valkyrie. Mais je ne l'appréciais guère. En priorité parce que je ne pouvais me soustraire, me libérer de cette raison. Depuis toujours, il n'y a qu'une seule chose qui m'anime. Un seul désir brûlait en moi, en plus de comprendre qui j'étais. Et ce désir, c'est celui de terrasser la corruption de ce monde. Rétablir l'ordre, l'équilibre parfait. J'étais obsédée par l'idée que l'évolution pouvait être atteint si nous terrassions ceux qui méritent de disparaître. Je ressens le besoin de faire payer ceux qui méritent d'être purgés, les éliminer, les détruire totalement. Tout ceux qui ruinent l'équilibre et l'évolution que je désire. Bien sûr, le monde aura toujours son lot d'injustice, son lot d'ordures qu'il faudra exterminer. Mais actuellement, ce monde était bien plus un véritable enfer qu'un monde dicté par la paix. Il me fallait participer au changement que je rêvais de voir. J'ai les capacités, j'ai le pouvoir de rétablir l'ordre. Néanmoins, je ne comprenais pas ce désir d'atteindre cet objectif proche de l'irréalisable. Pourquoi voulais-je autant changer le monde ? Des fois, j'ai l'impression que ce désir dont j'étais obsédé n'était pas le mien, qu'une voix extérieure me soufflait de corriger ce monde. Je sais que c'est irréalisable, pourtant, je le dois. J'étais pratiquement programmée, conditionnée pour faire disparaître le mal qui ronge ce monde. Et cela, ça m'effrayait. Pour qui je passerais devant mes amies ou Seria si je balançais une telle ambition hors du commun ? Je ne veux pas qu'elles aient peur de moi. Cela était une raison suffisante du moins pour qu'un jour, je découvre qui je suis. Car je suis certaine de ne pas être humaine pour avoir l'envie de changer ce monde par ma lame. Je suis consciente que c'est irréel, mais je dois y contribuer. Il le faut, c'est ma mission, ma raison d'être. C'était ce que mes cauchemars me dictaient...

... au final, je décida de me laisser aller à la soirée et de ne pas y penser pour l'instant. Ces pensées extrémistes qui me rongeaient ne m'empêchaient pas de me détendre quand la situation le permettait. Et la suite de la soirée était agréable, je l'admets. C'était hilarant de voir Seria feindre de comprendre des choses qui étaient hors de ses références juste parce qu'elle est allé un peu fort à la bouteille. Seria avait beau être un modèle, avec nous, elle était moins soucieuse de son image, alors il nous arrivait de la voir sous un nouveau jour et c'était agréable. Cependant, toutes les bonnes choses avaient une fin, il nous fallait rentrer. Demain, nous allons devoir prendre le train pour retourner sur Arcadia. C'est pas trop tôt.


***

Nous nous sommes séparées après avoir passé une soirée réellement agréable qui risque de ne pas se renouveler de si tôt quand j'y repense. Les obligations vont tellement prendre le dessus sur mon quotidien qu'il est évident que la détente, ce ne sera pas tous les jours, voire toutes les semaines. Cependant, je pus avoir une dernière occasion d'échanger avec Seria. Normal dans un sens, on créchait dans le même hôtel pour ce soir. On en avait pour bien un quart d'heure de marche. Je craignais néanmoins que Seria en profite pour me faire la leçon sur mon soi-disant manque d'ambition. Et ça n'a pas loupé. Je ne le lui reprochais pas, c'était naturel qu'elle s'inquiète pour moi et qu'elle fasse son job de prof jusqu'au bout. Mais des fois, j'aimerais qu'elle me laisse le temps. Je sais que je suis une valkyrie et que je n'ai plus le droit d'hésiter. Mais ses craintes étaient inutiles. Même si je ne sais pas pourquoi je suis guidée par cette motivation en question, si c'est l'instinct qui me parle, si j'ai été conditionnée pour ça ou si c'est juste ma propre vision du monde qui est négatif et que je le hais au plus haut point, cela ne changera pas la réalité: je décimerai tout ceux sur mon chemin que je considère indigne de vivre dans le monde que j'aspire. J'ai peur de cette ambition mais je l'ai accepté. Rien d'autre ne me donne envie de lever ma lame actuellement. La route allait être encore un peu longue. Il fallait donc que j'éclaire un peu Seria sans pour autant vendre la mèche. Je ne veux pas qu'elle sache ce que je désire vraiment en étant une valkyrie.

- Merci pour vos félicitations, Seria. Savoir que j'ai pu satisfaire vos attentes est une victoire en soi. Cependant, navrée de vous dire cela, mais vous vous inquiétez pour rien. Je n'ai pas de souci. Ma vie se passe comme elle doit de passer. Je réussis dans tout ce que j'entreprends, j'ai des amies formidables. Je vais pouvoir mettre mon talent au service de l'ordre des valkyries. Que demander de plus ? Je peux comprendre que le fait que je vous ai jamais expliqué mes motivations vous perturbe, mais je peux vous assurer que cela ne m'a jamais bloqué dans mes actes. Il est vrai que ne pas savoir qui je suis me frustre au plus haut point, mais idem, je n'ai jamais fléchi malgré ça. M'avez vous vu une seule fois ne pas donner 100% de moi-même malgré mon soi-disant manque de motivation ? Je ne crois pas, non. Je suis entraînée à supporter la moindre faiblesse quand je suis en pleine action. Je ne crains rien, surtout si j'ai mes compagnons à mes côtés. J'en ai pleinement conscience alors ne vous en faites pas...

... cependant, si mon manque de convictions vous effraie à ce point pour mes futurs projets en tant que valkyrie, je vais être franche avec vous. Je pense que nous sommes suffisamment proches toutes les deux pour que je vous le dise, mais j'ai une motivation bien encrée dans ma conscience. J'oserais même dire que je suis la plus ambitieuse de nous trois, sans vouloir me vanter. Mais je ne suis pas tenue de vous la dire. Car je n'apprécie guère cette ambition. Je l'ai souvent rejetée, mais elle est bien là. Plus je me suis approchée du titre de valkyrie, plus j'ai compris que je peux tourner autour du pot éternellement, j'ai au fond de moi cette motivation. Mais je ne la comprends pas, et je ne m'attends pas une seule seconde à ce que vous la comprenez. Ne vous sentez pas offensée, je vous prie. Mais c'est à moi de comprendre pourquoi j'ai cette ambition qui n'est pas aussi naïve qu'être une super justicière ou de rendre le monde plus beau. Aucune autre valkyrie ne possède cette ambition qui est mienne. Et comme vous dites, je n'ai plus le temps pour l'hésitation alors je suppose qu'il va falloir que je l'accepte maintenant que je suis sur le terrain. Mais tant que je ne saurais pas qui je suis et d'où je viens, je ne comprendrai pas cette ambition qui ne me quitte pas car je suis persuadée que vous avez tort sur un point, Seria. Tout ce que je suis, mon être tout entier, est lié aux origines de mon existence. Alors il me faut savoir ce que je suis, et seulement là, je comprendrais si je fonctionne instinctivement, de ma propre volonté, ou si je ne suis qu'un outil qui ne peut se détacher de ma condition.


Il n'y avait vraiment que moi pour parler de la sorte. Même cela, ça m'effrayait. Tout m'effrayait en moi. Mon apparence, mon mode de pensée, mon pouvoir, mes migraines incessantes et ces foutus cauchemars. Rien n'était compréhensible chez moi. Mais Seria n'a pas lieu de s'inquiéter. Je serai toujours efficace sur le terrain, car je sais faire la part des choses. Elle n'a pas totalement tort quand elle dit que j'agis mécaniquement. Car c'est peut-être ce que je suis, une machine qui est programmée à suivre une mission bien précise. Pourquoi je ne peux pas me soustraire de ce désir de détruire tout ce qui m'emmerde dans ce monde à la con ? Malgré que j'ai des amis qui m'ont appris à ressentir de la joie et des émotions, quand le moment arrive, je suis une machine, qui n'aura aucune pitié. Car c'est comme ça que ce monde fonctionne. Pas de place pour la pitié. Nous arrivons enfin à l'hôtel. J'imagine que mes mots doivent inquiéter davantage Seria. Mais peu importe, elle va devoir faire comme moi. Patienter un peu...

- Merci encore pour le restaurant, Seria. Je ne manquerai pas de faire appel à vous si je suis dans le besoin. A demain...

Nous nous séparions afin de regagner chacune nos chambres respectives. Bien que je commençais à fatiguer vu l'heure, je n'avais pas envie de dormir. Car je sais que je vais à nouveau être envahie par d'horribles cauchemars qui sont toujours les mêmes. Je ne voulais pas les revivre une fois de plus, mais je n'avais pas le choix. Le corps humain a besoin de sommeil. Un sommeil qui va être perturbé, certes, mais au moins, ces cauchemars prennent une courte partie de mon sommeil. Alors je dois apprendre à vivre avec. C'est ainsi. Bien qu'un jour, j'aimerai être libérée de tout ça. De ces désirs noirs, de ces pensées extrémistes qui pourraient me séparer de celles qui m'ont tendu la main.
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MessageSujet: Re: Chapitre 2 : L'ordre des valkyries   Chapitre 2 : L'ordre des valkyries Icon_minitimeVen 14 Juil - 11:08

Elendia, Cité d'Arcadia

Cela faisait une bonne heure que Seria était dans sa salle d'entraînement à essayer de dissiper sa fatigue de la matinée. Une matinée ennuyeuse, passée assise sur une chaise à écouter les autres parler. Mais en tant que valkyrie avec d'importantes responsabilités, elle ne pouvait éviter ce genre de réunions. Un moment qu'elle détestait. Rédiger des rapports, écouter les mêmes discours à chaque réunion, ce n'était vraiment pas sa tasse de thé et cela l'ennuyait. Ainsi, dès qu'elle était libre, elle se consacrait à son activité favorite après le bon vin : l'entraînement. Cela lui permettait de se vider l'esprit et de se retrouver. Mais c'était aussi dans ces moments de solitude, où il n'y avait que le bruit de l'effort, qu'elle avait tendance à se perdre dans ses pensées. Comme c'était le cas actuellement, alors qu'elle frappait le sac de frappe qui lui faisait face. Ses coups étaient instinctifs, son esprit perdu dans ses pensées. Son regard fixait le sac de frappe, qui lui renvoyait des images de son passé. Des images qui augmentaient la cadence et la puissance de ses coups. Elle revoyait l'histoire de sa vie, ses erreurs, ses choix, ses malheurs, ses craintes, ses anciens et actuels ennemis, son avenir ainsi que ses doutes. Une spirale introspective qui renforçait encore la puissance de ses coups contre le sac de frappe. Une force et une vélocité qui se mariaient à un esprit tourmenté par les regrets et la colère. Une colère qui décuplait sa force, jusqu'au point de non-retour, où d'un dernier coup puissant, le sac de frappe se déchira. Un accident qui ramena Seria à la réalité, n'ayant plus de souffre-douleur sur lequel décharger sa frustration.

- Ah, soupira Seria, je crois que je me suis une fois de plus laissé emporter.

Parfois, j'aimerais que la mémoire ne conserve que les moments heureux et laisse de côté les mauvais. Mais il semble que nous soyons conditionnés à retenir plus facilement le négatif que le positif. Je suppose qu'on ne peut rien y faire. D'un autre côté, ce sont nos échecs qui nous font grandir. Donc ce n'est pas une mauvaise chose après tout. Quoi qu'il en soit, il est temps de faire une pause. Je remplacerai le sac plus tard. Je m'approchai d'un banc sur le côté pour m'asseoir un moment et me reposer, tout en me désaltérant avec ma bouteille d'eau. Un moment de calme que j'appréciai pour me perdre à nouveau dans mes pensées. Parfois, j'aimerais que mon esprit ne soit pas un véritable labyrinthe. Je suppose que c'est le prix à payer lorsque l'on a l'esprit rempli de regrets et de choix regrettables. Si seulement je pouvais retourner dans le temps, à l'époque où j'étais innocente, pour recommencer et ne pas commettre les mêmes erreurs. Mais avec des "si", on refait le monde. Il n'y a pas d'autre choix que d'avancer avec nos décisions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.

- Tu vas vraiment finir par vexer l'académie à force de détruire des sacs de frappe.

Cette voix appartenait à ma fidèle amie, Sekina, que je saluai d'un geste alors qu'elle s'approchait de ma position. Tout comme moi, elle était une valkyrie de rang S au sein de l'ordre. Cependant, elle n'était pas professeure, mais une valkyrie de terrain. Quant à moi, j'ai choisi d'être une valkyrie à temps partiel pour des raisons personnelles. Il faut bien avoir quelques privilèges lorsque l'on porte mon nom, lié à tant d'exploits, récompensé d'une médaille pour services rendus à l'humanité. Une simple foutue médaille. Ça ne vaut clairement pas tous les sacrifices qui ont été nécessaires pour en arriver là. Mais soyons heureux, le monde est en paix depuis de nombreuses années maintenant. Enfin, si l'on ignore les autres planètes qui ne font pas partie de l'alliance et qui ne font pas partie du système de l'Ark. Je suppose que c'est mieux pour l'image de faire comme si ces endroits n'existaient pas et de prétendre que tout va bien dans l'univers. Après tout, les citoyens n'ont pas besoin de savoir ce qu'ils ignorent. Moins ils en savent, plus ils sont heureux. Youpi. Quoi qu'il en soit, c'est toujours un plaisir de voir Sekina, même si l'époque où elle était mon apprentie semble bien lointaine.
Spoiler:

- Ils n'ont qu'à les rendre plus solides aussi.

- Ils sont censés résister à des frappes magiques et des explosions. Mais Endfield n'a certainement pas pensé qu'une valkyrie s'amuserait à taper dessus comme si son pire ennemi lui faisait face. À moins que ce ne soit le cas, Seria ?

- Qui sait...

- C'est encore cette mission, hein ? Tu n'arrives toujours pas à te pardonner...

- … Sinon, que fais-tu ici ? Tu t'es perdu ou tu ne pouvais plus résister à l'envie de me voir ?

- Ah, soupira Sekina, je n'arrive pas à croire que tu as oublié. C'est ton anniversaire aujourd'hui. Je viens donc voir mon amie pour l'occasion. Et également pour te sortir de cette salle d'entraînement. Sérieusement, tu connais le principe de détente, Seria ?

- Hum, réfléchissais-je, je crois en avoir entendu parler il y a longtemps. Mais je ne me souviens plus où et quand...

- Laisse-moi donc te rafraîchir la mémoire en t'invitant boire un verre.

- Ha, tu sais me parler, Sekina. Laisse-moi me changer et je suis toute à toi.

* * *

Rien ne vaut une bonne boisson bien fraîche sur une terrasse à l'ombre après une séance d'entraînement. Je préfère éviter l'alcool après l'effort, ce n'est pas optimal pour le corps.

- Au fait, transmets mes félicitations à Kiana et Lucia, j'ai appris qu'elles ont obtenu leur diplôme de valkyrie.

- Merci pour elles, je leur transmettrai volontiers. Ce n'était pas facile, surtout pour Kiana, mais le résultat est ce qui compte. En retour, j'ai appris que ta sœur, Kanae, a réussi son examen et obtenu son doctorat en science et technologie. C'est impressionnant pour son âge, elle est la plus jeune de sa promotion, n'est-ce pas ? Tu dois vraiment être fière d'elle.

- Je suis effectivement comblée de joie pour sa réussite, cela signifiait beaucoup pour elle. Il est important de voir ses efforts récompensés.

- Ah, soupirai-je, le temps passe si vite. J'ai l'impression que c'était hier que ta sœur se cachait derrière toi, trop timide pour me parler.

- Si tu veux mon avis, je suis sûre que c'est encore le cas aujourd'hui. Elle a toujours été extrêmement timide. Cela s'est amélioré, mais je doute que son diplôme change quoi que ce soit.

- Elle devrait passer du temps avec Kiana, je suis certaine que ça résoudrait la question.

- Tu veux mettre en relation une fille qui passe sa vie plongée dans des livres de sciences et une autre pour qui la science est certainement une bête sauvage ?

- Haha, c'est justement ce qui rend cela intéressant.

- Tu es incorrigible. Tu cherches juste à te marrer si ça devait arriver. Même si j'avoue que ça pourrait être assez amusant, en effet.

La sœur de Sekina faisait également partie de l'académie, mais simplement pas dans la même branche. Dans l'académie de l'ordre, il y a plusieurs voies possibles. Celle de la valkyrie en est une parmi d'autres. Mais bien qu'un doctorat en science soit la plus haute distinction en termes de diplôme, la voie de la valkyrie reste la plus honorée et également médiatisée. Cela est surtout dû au principe d'une valkyrie. On fait face au danger à chaque instant et on défend l'univers face à ses menaces. On est le corps militaire le plus acclamé et c'est la raison de la médiatisation de cette voie. Même si en réalité, c'est surtout que c'est plus facile de vendre une babiole, comme une figurine à l'effigie d'une valkyrie, qu'une figurine de scientifique parmi tant d'autres. C'est le fait qu'il n'y a que très peu de valkyries dans la totalité du système, qui fait que celles qui sortent de l'ordinaire sont forcément acclamées, bordées par les louanges du peuple. Pour moi, c'est surtout un moyen de se faire de l'argent sur notre dos. Une valkyrie n'est pas plus importante qu'un scientifique ou tout autre corps de métier. Sans les grosses têtes à lunettes comme chez Endfield, nous autres valkyries aurons bien moins de facilité dans nos missions.

- C'est quand même un sacré virage qu'a pris ta sœur. Tu viens après tout d'une famille qui suit la voie de l'épée, dont un père qui était une véritable légende dans cet art. Ça n'a pas dû être facile de réussir cet exploit au sein d'une telle famille. J'ai du mal à croire que ton père a accepté.

- Tu connais mon père, il n'a jamais accepté. C'est la raison pour laquelle c'est moi qui ai tout pris en charge pour les études et le rêve de ma sœur. Je ne voulais pas qu'elle suive une voie qui n'était pas pour elle.

- C'est tout à ton honneur. Mais dans tes paroles, tu sembles indirectement accuser la voie que tu as toi-même suivie. Je sais que tu n'as fait que suivre la voie que ton père t'a enseignée, mais la voie de la lame ne semble pas te déplaire, du plus loin que je te connaisse.

- Je n'ai connu que cette voie, j'imagine que c'est la raison pour laquelle je n'ai aucun regret. Cela aurait peut-être été différent si j'avais connu autre chose dans mon enfance. Je ne dirais pas que je regrette mes choix et que j'accuse mon père de m'avoir forcé la main, au contraire, je lui suis reconnaissante d'avoir fait de moi la femme que je suis, ainsi que d'être la fierté de ma famille pour avoir maîtrisé la voie de la lame. C'est juste que pour ma sœur, je voulais qu'elle suive sa propre voie, et pas celle choisie par notre famille.

- Si ça peut te rassurer, je t'imagine mal avec une paire de lunettes, la tête plongée dans un bouquin comme ta sœur. En particulier quand je vois à quel point tu excelles avec une lame entre les mains. Tu restes encore aujourd'hui ma meilleure apprentie !

- C'est gentil, Seria, bien que j'aie été la seule apprentie que tu aies eue jusqu'à ce jour.

- C'est un détail, ça. Puis officiellement, j'ai à présent trois apprenties sous ma supervision. Tu n'es plus la seule de ma carrière !

- Hum, souriais Sekina, cela me rassure de voir que tu as repris du service, Seria. Je suis contente que tu aies retrouvé cette flamme qui brûlait en toi quand j'étais ton apprentie. Bien que tu ne m'aies toujours pas dit, même après toutes ces années, pourquoi tu tiens tant à ces trois-là, en particulier cette Kiana. C'est clairement elle qui a ravivé ta flamme.

- Et je ne répondrai toujours pas aujourd'hui. La réponse viendra un jour d'elle-même. J'en suis certaine.

Pour être franche, je n'avais pas réellement la réponse. Enfin, j'en avais bien une, mais pas celle qu'attendait Sekina. J'aimerais lui répondre que je vois un génie en Kiana, ou encore que j'ai décelé en elle un potentiel infini. Mais ce n'est rien de tout cela. Ma raison est bien plus simple, mais ne concerne que moi. Je doute que ce soit la réponse qui intéresse ma partenaire et les curieux. Mais cette réponse deviendra bien plus légitime si Kiana réalise ses rêves. J'imagine que ce jour-là, je pourrai répondre à Sekina. Mais j'espère qu'elle est patiente, car la route va être encore longue, très longue, que ce soit pour Kiana, Lucia ou encore Senya.

- Je dois admettre que j'ai été assez étonnée, il y a deux ans, quand tu as pris Senya comme rang A sous ton aile. D'autant plus maintenant que s'ajoutent Kiana et Lucia. Je me doute que tu fais cela pour la même raison que moi avec mes deux rangs A sous mon aile, mais pourquoi spécialement ces trois-là ?

- Il faut forcément une raison à tout, Sekina ?

- Je répondrais négativement, si en face de moi c'était une valkyrie classique. Mais on parle de toi, là, donc forcément, quand on te connaît, on sait que tu ne fais jamais rien au hasard et que tu es... spéciale. J'ai beau avoir été ta partenaire pendant des années et aujourd'hui ton amie, je ne connais presque rien de toi et de ton passé. Tu ne parles jamais de ta vie ou de tes expériences et tu fuis le contact des autres la plupart du temps. Je sais très bien que ton rôle de professeur que tu as pris à l'académie à l'époque c'est pour t'éloigner le plus possible du terrain et de l'ordre. Donc, n'est-ce pas logique, que je me questionne, quand une personne qui fuit les autres et le contact, se retrouve à accueillir chez elle du jour au lendemain et pendant des années, une jeune fille qui sort de nulle part, ainsi que de finir par avoir sous son aile 3 valkyries de rang A ? Des rangs A que tu cherches à protéger de l'intérêt de l'ordre et du conseil suprême, que toi-même tu cherches à éviter depuis maintenant une dizaine d'années.

Je ne peux nier les arguments de mon amie, il est vrai que je n'ai jamais été portée sur l'échange et le partage. Ce n'est pas que je n'aime pas la compagnie des autres, comme le pense certains, mais simplement que j'ai grandi de cette façon. Ma mère étant morte, je n'avais plus que mon père. Mais son travail et ses obligations faisaient que je ne le voyais jamais. Et vu ma famille, peu de personnes traînaient autour du domaine du manoir où j'ai grandi. J'imagine que c'est les conséquences d'être issue d'une des familles les plus riches du système et d'avoir un père siégeant au conseil suprême. Ça a tendance à faire fuir les autres et les ambitions d'amitiés. Qui voudrait être ami avec la fille d'une des valkyries les plus respectées de son vivant, ainsi qu'avec un père ayant une autorité suprême sur 80 % de l'univers fédéré par l'ordre ? Je dois admettre que cela me ferait fuir. Et c'est exactement ce qu'il s'est passé. Pour certains, grandir dans une telle famille est un rêve qu'on nous envie. Mais la réalité est que la solitude est notre seule partenaire pour grandir et s'épanouir dans ce genre de monde. Il n'y a pas à dire, je préfère nettement ma situation actuelle, loin de la noblesse et de l'égoïsme de ce monde plutôt fermé. Je ne regrette pas d'avoir toujours suivi l'exemple de ma mère. Et je remercie mon père de ne m'avoir jamais empêché d'accomplir ce que je désirais réellement.

- Tu n'as pas changé, hein ? Tu es toujours la même petite curieuse que lorsque tu étais encore une étudiante. C'est trop mignon.

- Ah, soupira Sekina, tu n'as pas changé non plus. Toujours à détourner les questions et à ne rien prendre au sérieux.

- Tu te poses trop de questions, Sekina. La vie nous met face à bien assez d'épreuves et de malheur pour se rajouter du désordre. Je préfère simplement relativiser et sourire, plutôt que de faire la moue et de me plaindre de la tristesse du monde. Je laisse les autres le faire à ma place, ils sont visiblement très doués pour ça. Crois-moi, si tu avais mon expérience et mes connaissances, tu relativiserais aussi beaucoup de situations, Sekina.

- Hum, sûrement, difficile à dire, vu que tu n'en parles jamais de ces fameuses expériences et de ce savoir qui semble te hanter. Enfin, je suis quand même contente que tu possèdes un tel esprit. Après cette fameuse mission il y a 12 ans, je ne pensais pas te revoir un jour sur un champ de bataille. Visiblement, je me trompais et j'en suis ravie.

- Ce qui est fait est fait, Sekina, on ne peut pas revenir en arrière. Nous avons toutes les deux cette mission qui sera gravée dans notre esprit pour l'éternité. Mais ça ne doit pas nous empêcher d'avancer. Si tu veux mon avis, de nous deux, c'est toi qui semble n'avoir toujours pas réussi à faire le deuil de cette triste mission. Ai-je tort ?

- Oui, tu as sûrement raison. Peut-être qu'au fond, je n'arrive toujours pas à accepter ce qui s'est passé ce jour-là. J'aimerais avoir ton secret, pour avoir réussi à passer à autre chose après un tel événement, mais j'imagine que je n'ai simplement pas la même force de volonté que toi.

- Nous sommes tous différents, Sekina. J'ai eu une vie qui fait qu'aujourd'hui, je suis apte à relativiser et passer rapidement à autre chose. Il n'y a pas de secrets ou de volonté spéciale dans l'équation. C'est simplement une question d'expérience et d'acceptation de la réalité.

- Accepter la réalité, hein...

Allez de l'avant, sans jamais s'arrêter ou se retourner. Toujours avoir le regard fixé à l'horizon. Il n'y a que comme ça que l'on peut voir le futur et écrire son histoire. Ce sont des mots que m'a enseignés ma mère. Des mots que j'ai transformés en philosophie. C'est avec cette philosophie que j'ai grandi, évolué, souffert, vaincu. Peu importe les épreuves, il faut faire face et ne jamais perdre de vue l'horizon. Chaque fois que j'échouais quand j'étais petite, ma mère me posait toujours une seule question : pourquoi tombe-t-on ? Pour mieux se relever. Quand on accepte l'échec, qu'on accepte qu'il est une constante nécessaire dans l'évolution, alors même l'échec devient une victoire. Un concept difficile à appréhender, à accepter, mais qui pourtant est la clé de la réussite. Mais nous sommes conditionnés à fuir l'échec, à le craindre, il est donc tout naturel qu'il soit difficile à accepter. C'est ce qui fait la différence entre Kiana et les autres. Il ne m'a fallu qu'un instant pour voir qu'elle a accepté cette philosophie. Pour observer en elle la valkyrie que j'étais et que je suis redevenue grâce à cette passion qui brûle dans ses yeux.

- Ha, il est déjà presque 17h ? Le temps passe vite quand on s'amuse.

- Tu as prévu quelque chose ?

- C'est plutôt une autre personne du nom de Kiana qui m'a invitée à la rejoindre à cette heure, spécialement aujourd'hui. Je me demande bien pourquoi, hein ?

- Hum, sourit Sekina, c'est adorable de sa part. Elle semble vraiment tenir beaucoup à toi. Il me semble évident que tu es une inspiration pour elle.

- Je sais, j'ai un charisme irrésistible.

- On va espérer qu'elle ne s'inspire pas de ton ego. Déjà supporter une Seria, c'est compliqué, alors deux.

- Allez, ne joue pas les timides, toi aussi tu ne peux pas te passer de moi. D'ailleurs, je suis certaine que si je te propose de passer à la maison ce soir, tu vas répondre positivement. Surtout si je te dis que j'ai ramené de mon séjour à Nagazora un grand cru que je pensais ouvrir en ce jour bien spécial ?

- Ton assurance est presque insultante, mais j'accepte l'invitation. On ne refuse jamais un bon vin. En particulier un grand cru de la cité du vin. Le prix d'une bouteille doit dépasser le salaire combiné de mes deux rangs A.

- C'est utile d'avoir une amie milliardaire, hein ?

- Je ne suis même pas sûr que la fortune de ta famille se compte en milliards, honnêtement. Et tu trouves le moyen de râler sur des prix trop chers. Quand je dis que tu es spéciale. Irrésistible, mais spéciale.

- C'est exactement pour cette raison que tu ne peux te passer de moi.

- Je dois bien l'admettre. Allez, je t'ai assez supportée pour l'instant, tu as rendez-vous, non ?

- Haha, riais-je, c'est de Kiana qu'on parle. Si elle arrive avec moins d'une heure de retard, c'est un miracle.

- Ça me rappelle quelqu'un...

- Je ne suis pas si souvent en retard. Je me laisse simplement parfois désirer.

- Ne me laisse pas te désirer devant ta porte dans ce cas ce soir. Je serai chez toi à 20h.

- Aucun risque, on ne fait jamais attendre un grand cru.

- Ah, soupira Sekina de dépit.

Je pense que ce dernier soupir de mon amie est le signal que je dois filer. Il ne faudrait pas que je fasse attendre Kiana, même si pour le coup, c'est moi qui risque d'attendre. Mais je peux lui pardonner pour cette fois, tellement c'est adorable de sa part de m'inviter pour mon anniversaire. C'est inédit comme action de sa part. Mais il faut que je me fasse à l'idée qu'elle a grandi depuis cette fameuse nuit. C'est une valkyrie maintenant. Ses rêves se matérialisent sous ses yeux, permettant enfin de pouvoir être observés à l'horizon.

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Seria

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Chapitre 2 : L'ordre des valkyries Empty
MessageSujet: Re: Chapitre 2 : L'ordre des valkyries   Chapitre 2 : L'ordre des valkyries Icon_minitimeMer 26 Juil - 8:00

Elendia, Cité d'Arcadia

J'étais assise là, sur un banc de la grande place, observant les passants vaquer à leurs occupations dans les rues pavées. Mon regard dérivait, perdu dans la symphonie visuelle des néons chatoyants et des piliers holographiques qui se dressaient devant moi. L'horizon urbain s'étendait à perte de vue. On était loin de l'architecture pittoresque d'il y a plusieurs siècles. La technologie était partout. Mon esprit était ailleurs, noyé dans une mer de pensées, d'anticipations et de questions sans réponses, tandis que je contemplais la routine paisible des passants. Était-ce pour le meilleur ou pour le pire ? Combien de temps pourrions-nous encore ignorer le danger et agir comme si nous avions tout sous contrôle ? Cette pensée hantait non seulement mon esprit, mais aussi celui du conseil suprême et de tous ceux qui connaissaient la vérité.

Je vérifiai l'heure à ma montre. Le rendez-vous était déjà passé depuis une vingtaine de minutes. Je pris une gorgée de la boisson que j'avais achetée pour apaiser les papillons qui s'agitaient dans mon estomac à cause de la faim. J'aurais vraiment dû manger quelque chose après mon entraînement. Les minutes semblaient s'étirer indéfiniment, et chaque bruit dans la rue me faisait me retourner, espérant que la silhouette familière que j'attendais se dessine enfin. J'esquissai un sourire en imaginant l'excuse que Kiana allait inventer. Mon esprit dériva vers des souvenirs du passé, de ma rencontre avec cette adolescente, des moments heureux, jusqu'aux moments difficiles. Son parcours n'avait pas été facile. Si ma présence et mon soutien lui avaient permis de poursuivre ses rêves, alors au moins, les sacrifices passés n'avaient pas été vains. Tant qu'il resterait du beau dans ce monde, je continuerais à me battre.

Je relevai la tête pour repérer la voix qui prononçait mon nom. Sans difficulté, je reconnus à travers la foule la personne que j'attendais. La figure se détacha progressivement du flot de passants, jusqu'à atteindre sa destination. Son souffle était lourd, un mélange de halètements courts et rapides. Je pouvais entendre le son de sa respiration sifflante alors qu'elle luttait pour reprendre son souffle. Pour atteindre un tel niveau d'essoufflement, il était évident que Kiana s'était dépassée pour me rejoindre à temps. Bien qu'elle soit en retard, il ne s'agissait que de 30 minutes, un record. Habituellement, cela dépassait l'heure. Je lui tendis ma boisson, qu'elle accepta sans se faire prier, avalant son contenu comme un trou sans fond. Ensuite, elle me rejoignit sur le banc pour calmer son rythme cardiaque et stabiliser sa respiration.

- Félicitations, Kiana, tu n'as que 30 minutes de retard, lançai-je taquine.

- D-désolée, répondit Kiana d'une voix essoufflée, d'être en retard, j'ai fait aussi vite que possible !

- Ha, m'exclamai-je, étonnée, tu t'excuses vraiment ? Je plaisantais, inutile de t'inquiéter, Kiana, il n'y a pas de problème. Je te connais depuis le temps. Si tu n'étais pas en retard, je commencerais à m'inquiéter !

- Hum, acquiesça Kiana en me souriant, c'est pas faux. Il faut savoir se faire désirer. C'est toi-même qui le dit !

- Awn, soupirai-je de dépit, pourquoi retiens-tu toujours uniquement mes mauvaises habitudes ?

Plusieurs minutes s'écoulèrent, Kiana avait finalement retrouvé son souffle et son calme cardiaque. Elle avait visiblement réellement couru tout le trajet, de son appartement à notre point de rendez-vous. Ça faisait une sacrée trotte. Elle aurait pu prendre les transports en commun, cela lui aurait évité de se fatiguer et surtout d'arriver à destination à bout de souffle et assoiffée. Mais ce mode de transport ne lui aurait pas permis d'arriver aussi vite. C'était la première fois que je la voyais faire autant d'efforts pour arriver à l'heure à un rendez-vous. Même si, dans les faits, elle avait échoué, l'effort était bien présent.

- Tu vas mieux, Kiana ? Tu as repris ton souffle ? Si c'est le cas, pourrais-tu me dire pourquoi tu as choisi spécialement cet endroit pour notre rendez-vous ? C'est assez éloigné de chez toi.

- Il y a un immense parc non loin d'ici. Je pensais qu'on pourrait s'arrêter dans un glacier, puis ensuite nous diriger dans le parc pour se balader un peu. Et je pensais que l'on pourrait regarder le feu d'artifice ensemble ce soir, car il a lieu dans le parc. On l'avait déjà regardé il y a quelques années, et je voulais juste y retourner en ce jour spécial. C'est ton anniversaire, et moi, je suis devenue une véritable valkyrie. Je me suis dit que ça pouvait être sympa de fêter ça de cette façon.

- Ha, réalisa-je, c'est vrai que mon jour de naissance est également celui de la fête du solstice d'été. Tu te souviens de cette soirée il y a plusieurs années où je t'avais emmenée voir ce feu d'artifice ? C'est adorable. Je ne peux décemment pas refuser une telle invitation de ma valkyrie préférée.

- Cool, ça va être génial !

Je ne peux m'empêcher d'être étonnée par le plan de Kiana. Je n'aurais jamais imaginé qu'elle ait prévu un tel événement. D'habitude, c'est la première à oublier les dates ou les événements spéciaux. Je ne pensais pas que cette soirée, il y a bien des années en arrière, l'avait tant marquée et qu'elle s'en souvienne encore aujourd'hui. Le solstice d'été est une fête assez mineure, uniquement présente sur Legendia. Sur la planète où j'ai vu le jour, cette fête n'existe pas. La raison est simple : il n'y a pas de saisons sur Mildran. C'est une planète à l'hiver éternel, où il neige toute l'année.

- Laisse-moi juste envoyer un message, et on ira au glacier.

Je ne pouvais refuser l'invitation de Kiana, ni prévoir qu'elle allait me proposer de passer la soirée à ses côtés. Sekina devra être patiente pour la dégustation. Je suis certaine qu'elle comprendra.

- Allez, allons-y, ne faisons pas attendre l'appel de la glace.

- Haha, c'est bien vrai !


* * *

Je ne pensais pas que trouver un glacier serait aussi difficile. Enfin, je devrais plutôt dire des glaciers où il reste des places. C'était déjà le troisième glacier que nous essayions et qui nous refusait l'entrée car complet. Il ne restait plus que 2 glaciers dans le secteur selon le téléphone de Kiana. Je connaissais l'un des glaciers restants, celui-là devait certainement avoir de la place. Et la raison était toute simple : c'était un glacier plutôt chic et cher, clairement pas pour le citoyen qui cherche juste à déguster une simple glace. Je ne me souvenais plus qu'il se trouvait dans ce secteur de la ville. Kiana aurait dû me le dire plus tôt, on aurait gagné du temps. Je pense qu'elle évite ce glacier par réflexe, mais elle oublie qu'elle est avec moi, je crois.

- Allons à celui-ci, Kiana, on est sûr d'avoir de la place.

- … I-il est réputé pour être un peu cher !

- Haha, riais-je, tu ne pensais pas que j'allais te faire payer les glaces quand même ?

- C'est ton anniversaire, ce n'est pas à toi de payer normalement...

- Eh bien, ma petite Kiana devient une femme pleine de bon sens et de devoirs. Si tu continues, je vais commencer à regretter la jeune fauteuse de troubles.

- Je ne suis pas une fauteuse de troubles ! C'est simplement que je suis une valkyrie maintenant, il est de mon devoir d'être parfaite ! Il faut que je sois irréprochable autant de corps que d'esprit. Un corps fort dans un esprit parfait.

- C'est un esprit sain dans un corps sain, Kiana.

- … Ouais c'est pareil, tu as compris l'idée !

Nous arrivâmes finalement au glacier et trouvâmes une place où nous installer. La carte des glaces donnait l'eau à la bouche. Le prix, lui, donnait les larmes aux yeux. Si je laissais Kiana payer l'addition de notre petite dégustation, elle devrait se priver de boire et manger pendant au moins deux mois. J'apprécie son sens de l'obligation, mais j'ai aussi le mien.

- Prends ce qui te fait plaisir, Kiana.

- … D'accord.

Je pouvais sentir l'hésitation dans son regard tandis qu'elle fixait la carte. C'était presque adorable de la voir si gênée pour si peu. Ce n'était pas la première fois que je l'aidais financièrement ou que je lui offrais ce dont elle avait besoin tout au long de ses études à l'académie. Malgré le fait qu'elle connaissait la richesse de ma famille et mon statut d'héritière, elle avait toujours voulu se débrouiller seule autant que possible. Je comprenais cet état d'esprit, car depuis mon enfance, j'avais également cherché à ne pas compter sur la fortune familiale.

- Seria, je peux te poser une question ? me demanda-t-elle.

- Bien sûr, Kiana. Pourquoi cet air si sérieux tout à coup ? répondis-je.

- C'est juste que maintenant que je suis vraiment une valkyrie, je suis consciente que tout va devenir plus réaliste. Je fais l'effrontée qui n'a peur de rien devant Senya et Lucia, mais en vérité, j'ai un peu peur. J'ai peur de ne pas être une bonne valkyrie, ou de décevoir mes partenaires en mission. Et si je n'étais pas à la hauteur ? J'admets que maintenant que je suis une valkyrie, je doute de mon choix. Et si j'avais fait le mauvais choix ?

J'étais rassurée en entendant Kiana s'ouvrir ainsi. Je savais qu'elle ne prenait pas cette nouvelle responsabilité à la légère, mais depuis l'obtention de son diplôme, elle semblait réellement excitée. J'avais peur qu'elle ne perde de vue ses objectifs et pense que ses efforts étaient derrière elle. Mais à présent, je me sentais soulagée de voir qu'elle prenait cette nouvelle étape au sérieux.

- Rassure-toi, Kiana, ce que tu ressens actuellement est normal. Même la plus forte des valkyries a eu des doutes au début. Les craintes font partie du secret pour s'améliorer. C'est en évitant l'échec que nous nous appliquons dans nos tâches de la vie. Un chanteur qui s'entraîne chaque jour ne le fait pas uniquement pour sa satisfaction personnelle, mais pour continuer à faire briller sa voix. Il en va de même pour un soldat qui s'entraîne pour survivre au prochain champ de bataille.

- Hehe, j'ai du mal à imaginer que tu as déjà eu des doutes. Tu me sembles tellement forte et solide.

- Et pourtant, je n'ai pas toujours été ainsi. J'ai moi aussi connu ma période de doutes et de craintes. Si tu veux que je te confie un secret à mon sujet, sache que tu es bien plus précoce que moi. À ton âge, je n'étais pas encore une valkyrie. J'étais frêle et chétive. C'était à peine si j'arrivais à tenir une épée, et encore moins à la manier habilement.

- Tu dis ça pour me rassurer, arrête, je ne peux pas croire que tu étais si fragile !

- C'est la vérité, Kiana. Quand j'étais plus jeune, j'avais une maladie. La même maladie qui a emporté ma mère. Beaucoup de médecins et de spécialistes ne me donnaient que très peu de temps à vivre, encore moins pour devenir une valkyrie aussi forte que ma mère. J'ai donc grandi en sachant que ma vie pouvait s'arrêter à tout moment. Mais au lieu de me laisser abattre par cette réalité, cela m'a motivée à me battre. Si je devais disparaître, alors je voulais briller comme une étoile dans mes yeux, aussi brillante que ma mère. Je voulais que ma lumière ne s'éteigne jamais. Mais cette motivation de combattre ma maladie, de renforcer mon corps et mon esprit, était nourrie par la peur. La peur que tout puisse s'arrêter brutalement. Et regarde aujourd'hui, beaucoup de ceux qui me voyaient déjà au cimetière et incapables de devenir une valkyrie sont eux-mêmes au cimetière.

- Je n'aurais jamais deviné que tu as autant souffert étant plus jeune, quand je te vois aujourd'hui. Mais tu vas bien, aujourd'hui, hein ? Tu es guérie ? demanda-t-elle avec inquiétude.

- Hum, souriais-je, je vais bien, rassure-toi, Kiana. Ma mère est décédée il y a longtemps, à une époque où il n'existait pas encore de traitement pour cette maladie. Mon père a consacré une grande partie de sa vie à rechercher un remède pour me guérir. Il avait déjà échoué à soigner ma mère et après sa mort, il a redoublé d'efforts, allant même jusqu'à sacrifier ses autres devoirs, y compris celui d'être présent pour sa fille. Mais je ne lui en ai jamais voulu. Il a fait tout cela par amour pour moi et pour que je puisse réaliser mes rêves. Et il a réussi. Il a trouvé un moyen de me guérir.

- Je suis contente que ton père ait réussi à trouver un remède. Si tu n'étais pas là, je ne serais jamais devenue une valkyrie. Je le sais bien. Pour moi, tu es la meilleure, Seria. C'est une valkyrie comme toi que je veux devenir. Et si tu veux savoir, pour moi, tu brilles déjà comme une étoile dans mes yeux !

- Ah, tu vas me rendre émotive si tu continues, Kiana. Je suis heureuse si j'ai pu t'apporter ce dont tu avais besoin. Tu es une grande fille à présent, c'est à toi de jouer pour la suite, afin de devenir la plus forte valkyrie de tous les temps. Même si ce rêve peut sembler irréalisable, utopique, sache qu'aucun rêve n'est utopique. Moi aussi, on disait que mes ambitions étaient utopiques, mais je m'en fichais. Alors, fonce, Kiana. Tu es la seule à décider de comment tu veux écrire ton histoire.

- Merci, Seria. Merci pour tout. Tu as ma parole, je n'abandonnerai jamais et j'écrirai ma propre histoire, comme tu l'as fait ! conclut Kiana avec détermination.

Alors que nos regards se croisèrent, emplis d'une profonde affection et de compréhension mutuelle, je ressentis une fierté immense pour Kiana. Une nouvelle étape dans sa vie de valkyrie venait de se consolider, renforçant ses convictions et sa détermination à affronter les défis à venir. J'avais vu Kiana grandir sous mes yeux, passant d'une jeune recrue pleine de doutes à une vaillante valkyrie, prête à atteindre ses rêves. Sa force de caractère et sa détermination m'avaient toujours impressionnée. En tant que son mentor, je m'étais efforcée de lui inculquer les valeurs essentielles des valkyries : la compassion, le courage et la loyauté. Et aujourd'hui, je pouvais voir que ces valeurs prenaient racine en elle, lui donnant la force de surmonter ses peurs et d'affronter l'avenir avec confiance. Kiana me remercie pour le rôle que j'avais joué dans sa vie. Mais la vérité était que c'était elle qui avait été ma source d'inspiration. Son dévouement et sa détermination à devenir la meilleure valkyrie possible me rappelaient mes propres débuts. Je me souvenais de mes doutes et de mes craintes lorsque j'étais jeune. J'avais été frêle et chétive, confrontée à une maladie qui menaçait ma vie. Mais au lieu de me laisser abattre, cette épreuve avait été le catalyseur de ma détermination à devenir plus forte et à ne jamais abandonner. Aujourd'hui, je voyais en Kiana une jeune femme prête à embrasser son destin et à forger sa propre voie en tant que valkyrie. Je croyais en elle et je savais qu'elle accomplirait des choses extraordinaires.

- Kiana, tu es destinée à briller comme une étoile dans le ciel. Je suis fière de toi et de la valkyrie que tu vas devenir, lui dis-je avec un sourire chaleureux.

Elle me rendit mon sourire, ses yeux brillants de détermination.

- Merci, Seria. Tu as été mon guide et mon inspiration. Sans toi, je n'aurais jamais eu la force de me surpasser.

- Tu as cette force en toi, Kiana. Ne l'oublie jamais. Tu vas devenir une valkyrie extraordinaire et je serais honorée d'être témoin de ton parcours.

Je savais que Kiana avait encore beaucoup à apprendre et à accomplir, mais j'étais convaincue qu'elle était prête à relever chaque défi qui se dresserait sur son chemin. Je savais que la route à venir serait semée d'embûches, mais j'étais confiante en la capacité de Kiana à les surmonter avec courage et détermination. J'avais foi en elle, et je savais que nous traverserions ensemble toutes les épreuves que l'avenir nous réservait. La vie de valkyrie était faite de défis, de responsabilités et de sacrifices, mais c'était aussi une vie de camaraderie, de fierté et d'honneur. Et Kiana était prête à vivre chaque instant de cette vie avec grâce et bravoure.

- Tu as fini ta glace, Kiana ? Si on se rendait maintenant au parc ?

- Oui, c'est bon, merci. Allons-y, c'est parti.

Après avoir savouré notre glace, il était bon de marcher pour faciliter la digestion. Le parc était l'endroit idéal pour une promenade. Nous avancions côte à côte dans cette vaste étendue verdoyante, profitant du soleil estival. La quiétude de l'endroit contrastait agréablement avec l'activité trépidante de la ville. Un endroit parfait pour se détendre. Nous décidions alors de faire une pause au bord du lac, pour profiter de l'air frais qui parcourait le parc et de la douceur de l'herbe fraîche.

- Hehe, souria Kiana avec amusement.

- Qu'est-ce qui te rend si joyeuse, Kiana ?

- Ce n'est rien de particulier, simplement que j'apprécie le moment que nous passons ensemble. C'est rare de te voir te détendre, alors ça me surprend.

- Tu sais, je ne passe pas ma vie à m'entraîner, Kiana.

- Oui, je le sais, mais c'est l'idée que l'académie se fait de toi. Il y avait une rumeur qui circulait un moment, disant que tu étais peut-être un mecha de dernière génération créé par Endfield. Une autre théorie dit aussi que tu ne dors jamais et que tu passes tout ton temps à la salle. Il paraît même que certaines étudiantes t'ont aperçu la nuit.

- Tu penses vraiment que je traîne dans les couloirs de l'académie la nuit tombée ? Je n'étais pas au courant de ces rumeurs à mon sujet. Mais l'idée d'être un mecha est intéressante. Qui sait, peut-être que je suis réellement un androïde du futur créé par une entreprise maléfique pour soumettre l'humanité à mon autorité.

- Ha ! s'exclama Kiana. Tu as vraiment lu les BD d'Arahito que je t'ai prêtées ?!

- Bien sûr, lui répondis-je avec un sourire fier. Il est important de se tenir informé. Tu devrais en faire autant avec les lois de l'ordre. Je suppose que tu n'as pas lu le livre qu'on t'a remis après l'obtention de ton diplôme, hein ?

- Tu parles de ce gros livre ? Bien sûr que non, je ne l'ai pas lu ! Ce livre a plus de contenu que toute une saga d'Arahito !

- Voyons, ce n'est pas sérieux, Kiana. Il est important de connaître les lois et règles de l'ordre. C'est pour cela qu'on remet cette encyclopédie à toutes les valkyries fraîchement diplômées.

- Tu veux me faire croire que tu as lu les 800 pages qu'il contient ?

- Bien sûr. Une valkyrie de mon rang se doit d'être un exemple.

- On ne doit pas parler du même livre alors, car celui-ci fait exactement 650 pages. J'ai été jusqu'à la dernière page par curiosité. Allez, avoue, tu ne l'as pas lu !

- … Personne ne lit ce bouquin, Kiana.

- Haha, j'en étais sûr. Toi aussi, tu te fiches des règles de l'académie !

- J'avoue, mais que cela reste entre nous !

- Promis !

Après cet échange, un instant de silence s'installa, puis nos regards se croisèrent, et nous finîmes toutes les deux par succomber au fou rire. Et après avoir ri de bon cœur, Kiana et moi avons repris notre promenade dans le parc. Les rayons du soleil caressaient doucement nos visages, créant une ambiance chaleureuse et sereine autour de nous. Nous avons continué à marcher, partageant des rires et des confidences. En fin d'après-midi, alors que le soleil commençait à se coucher, nous avons décidé de commencer à nous rendre au lieu du feu d'artifice.


* * *

Le soleil avait finalement cédé sa place à la lune, et le ciel s'était dépouillé de son voile azur pour se parer désormais d'un voile étoilé. Nous avions trouvé un endroit paisible où attendre le début du feu d'artifice. Afin d'adoucir l'attente, nous avions acheté quelques brochettes de poulet braisé que nous dégustions avec plaisir. Le ventre satisfait, nous attendions le point culminant du Solstice d'été, quand soudain Kiana sortit une petite boîte de sa poche.

- Tiens, Seria, joyeux anniversaire ! lança-t-elle en me tendant la petite boîte.

J'acceptais avec joie le présent de Kiana que je déballais délicatement pour découvrir un magnifique pendentif en forme de lance. D'un simple coup d'œil, je pouvais déjà remarquer la qualité du matériau utilisé et la finesse de l'ouvrage. Surprise, je tournai mon regard vers Kiana.

- Kiana, c'est magnifique. Tu n'aurais pas dû, un bijou d'une telle beauté a dû coûter incroyablement cher...

- Le prix n'a pas d'importance. Cette année, je voulais vraiment te faire un cadeau. Tu as tant fait pour moi. Tu es toujours présente quand j'ai besoin de toi. Je ne t'ai jamais remerciée comme il se doit pour tout ce que tu fais pour moi...

- Kiana, lui répondis-je, légèrement émue, je n'ai jamais attendu de remerciements. Et tu n'auras jamais à le faire. Si tu veux me remercier, poursuis tes rêves et ne renonce jamais, peu importe les épreuves. Deviens cette valkyrie qui brillera aussi intensément qu'une étoile. Ce sera le plus beau cadeau que tu pourras me faire.

- Je te le promets, Seria. Mais en attendant, je sais que tu aimes les armes et les bijoux, alors j'ai voulu te faire plaisir. Tu mérites bien plus qu'un simple porte-clés. Je ne suis plus une enfant, mais une adulte. Je voulais simplement t'offrir un cadeau à la hauteur de tout ce que tu as fait pour moi.

- Dans ce cas, j'accepte volontiers ton cadeau, Kiana. Merci infiniment, ça me touche énormément.

Après ces mots, je m'approchais de Kiana et l'enlaçais chaleureusement. Malgré le luxe et le confort dont j'avais grandi, malgré ma richesse considérable, rien de tout cela n'égalerait la valeur de ce cadeau du cœur. J'aurais pu m'offrir des milliers de bijoux similaires, mais aucun n'aurait eu la même signification que celui-ci.

- Si ça peut te rassurer, Lucia a participé à la dépense.

- C'est vraiment adorable de ta part et celle de Lucia, Kiana. Je prendrai grand soin de ce cadeau, je te le promets.

- Je suis contente qu'il te plaise, en plus il te va super bien ! me complimenta Kiana, une fois que j'avais mis le pendentif à mon cou.

- Hehe, merci... Ho, regarde, Kiana, ça commence.

Le moment tant attendu était enfin arrivé. Assise aux côtés de Kiana, j'observais avec émerveillement les premières fusées éclairer le ciel nocturne. Les couleurs vives et éclatantes se mélangeaient harmonieusement dans l'obscurité, créant un spectacle féerique. Chaque explosion illuminait nos visages émerveillés.

- Regarde, Seria, celui-là ressemble à une étoile filante ! s'exclama Kiana, les yeux brillants d'enthousiasme.

- Oui, c'est magnifique ! Chaque feu d'artifice est unique, comme toi, Kiana, répondis-je en souriant.

Le feu d'artifice continuait de s'élever dans le ciel, marquant un crescendo de couleurs et de sons. À ce moment-là, Kiana, le regard perdu dans le ciel étoilé, pris la parole d'une voix emplie d'une certaine mélancolie.

- Dis, Seria, tu as déjà visité la lune ?

- Non, je n'ai jamais eu l'occasion de m'y rendre. Très peu de personnes y vont. C'est une zone protégée dans notre système où il est interdit d'y pénétrer. Pourquoi, Kiana, veux-tu y aller faire un tour ? Tu sais, je pense qu'il n'y a rien dessus à part la base que l'Ark y a installée il y a des siècles.

- Je ne sais pas, mais je trouve que la lune est magnifique. Elle émet une douce lueur, une impression de paix et de calme. Depuis toute petite, chaque fois que je regarde la lune, je la trouve si mystérieuse et fascinante.

- C'est vrai que c'est une belle œuvre unique dans notre grand univers. C'est encore aujourd'hui l'astre le plus mystérieux de notre système. C'est le seul astre qui voyage à travers l'espace, de planète en planète. Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle le satellite d'Erasia. On a de la chance, elle stationne au-dessus de Légendia en ce moment, on peut donc l'observer avec précision ce soir.

- Oui, c'est tout ça qui la rend si fascinante, je trouve.

Alors que le dernier éclat du feu d'artifice s'évanouissait dans le ciel, mes pensées se tournèrent vers le magnifique pendentif que Kiana m'avait offert. D'un geste doux, j'ai effleuré le bijou tout en contemplant la lune dans le ciel nocturne. Un sourire naquit sur mes lèvres, transportant avec lui un sentiment de gratitude et d'admiration. En caressant le pendentif, je fus frappée par la manière dont la lune représentait parfaitement Kiana. Tel un astre majestueux et mystérieux, elle reflétait la force et la douceur qui caractérisaient si bien cette dernière. Un lien indescriptible unissait cette lune éternelle et la générosité de Kiana, qui avait fait de cette soirée un moment inoubliable.

- Tu as raison, Kiana, la lune te ressemble, murmurai-je, les yeux toujours rivés vers le ciel. Tu es une source de lumière dans ma vie, un soutien constant et une présence précieuse.

- Hum ? Tu as dit quelque chose, Seria ? demanda Kiana.

- Non, je n'ai rien dit. Tu as dû rêver ! répondis-je avec un léger sourire complice.

La soirée touchait à sa fin, le ciel était désormais dépourvu de feux d'artifice, mais les étoiles continuaient de briller avec éclat, tout comme le pendentif que m'avait offert Kiana. Nous marchions côte à côte, savourant le calme qui régnait après l'effervescence du feu d'artifice. Nos rires et nos conversations accompagnaient nos pas sur le chemin du retour.

- Merci encore pour ce magnifique cadeau, Kiana. C'était une belle soirée, dis-je, les yeux pétillants d'émotion.

- Je suis contente que ça t'ait plu, Seria. Je voulais te montrer à quel point tu es spéciale pour moi, me répondit Kiana d'un sourire chaleureux.

Finalement, il était temps de nous séparer pour la soirée. Autrefois, Kiana aurait pris le même chemin que moi, mais aujourd'hui, elle était indépendante et adulte. Une valkyrie pleine d'ambition et de fierté. C'est donc à la sortie du parc que nous allions nous séparer. J'enlaçai une dernière fois Kiana, car elle était trop adorable pour que je résiste, puis lui souhaitai une bonne nuit.
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