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 [Arc 1: Alfheim] Chapitre 1: Une potentielle menace

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Haruka

Haruka


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[Arc 1: Alfheim] Chapitre 1: Une potentielle menace Empty
MessageSujet: [Arc 1: Alfheim] Chapitre 1: Une potentielle menace   [Arc 1: Alfheim] Chapitre 1: Une potentielle menace Icon_minitimeLun 24 Juil - 11:19

Je tournais en rond comme une idiote, attendant que Lambert daigne m'éclairer sur le pourquoi du comment. Les événements de la veille étaient très étranges. On avait commencé une mission tout à fait habituelle, sans trop de tracas. On prenait ça tellement au sérieux qu'on en arrivait à se balancer quelques paris loufoques. Et de fil en aiguille, on s'est retrouvé assailli par des créatures mystiques endormies dans une cave depuis plus d'un millénaire et qui ont décidé, comme ça, de nous faire un petit coucou. En faisant le lien avec ce Seto, je suppose que ces dragons sont, soi-disant, une manière de remercier Valm pour avoir, sur un coup de tête, exterminé tout un clan de fanatiques. La punition divine et tout le merdier, je suppose. Ouh, j'aimais pas ça. Mais le plus étrange, et Dieu sait à quel point je ne me prive pas de ce genre de trucs bizarres, c'est qu'on a survécu. Ni plus, ni moins. On était complètement piégé dans un torrent de flammes avec des monstres ailés qui allaient faire de nous du barbecue. On est tombé sur une silhouette inconnue qui nous a mis à l'amende. Et malgré notre perte de connaissance au beau milieu d'un brasier gigantesque, on a juste réussi à nous tirer de là, je ne sais comment. Si quelqu'un pouvait me dire exactement quel foutu Dieu a décidé que ce serait pas notre jour, je veux bien me convertir à sa religion. Parce que là, c'était l'histoire la plus loufoque que j'ai entendu. Même Raven ne m'a jamais raconté un récit aussi bizarre. Pourtant, c'est un spécialiste. En revanche, même si j'ai réussi miraculeusement à me retrouver sur mon lit, parce que selon les dires de Lambert, on a été retrouvé aux frontières de notre sanctuaire qui nous sert de repaire, la migraine du siècle que je me suis tapé au réveil. Même la cuite la plus violente que j'ai fait avec Scylla ne m'a pas mis au tapis aussi facilement. C'est dire. Bon, je me plains, mais je ne devrais pas. C'est Scylla qui a été la plus grande victime de cette histoire. Alors que moi, Sarena et Raven, on a ouvert les yeux, la tête en feu, mais aucune blessure corporelle en vue, Scylla, quand à elle, est entre la vie et la mort. Et c'est pour cela que je tournais en rond. Lambert s'occupait de tenter de la guérir. Et c'était long, très long. J'ai tenté plusieurs fois de m'introduire dans son laboratoire, et au bout de la dixième fois, ce timbré manqua de peu de m'ouvrir le crâne avec une fiole qu'il me balança sans prévenir. Ah, les érudits, scientifiques et compagnie. Qu'ils sont susceptibles. Je voulais détendre l'atmosphère. Et surtout, je voulais m'assurer que Scylla était saine et sauve...

- Haruka, tu peux venir, s'il te plaît ?

- Vraiment ? Tu comptes pas m'envoyer une autre fiole dans la tronche ?

- Les fioles de qualité et pas chères sont rares, alors non, je ne recommencerai pas, promis. Mais dis toi bien que si j'en suis arrivé à casser un de mes outils de travail par ta faute, cela prouve A + B que tu es vraiment une casse-bonbons de première ligue !

- Désolée, j'peux pas m'empêcher de fourrer mon nez là où l'on me l'interdit, hihi !

- Certes... Bon, ramène Sarena et Raven, je te prie...

- Bah c'est que...

- C'est que quoi... ?

- Je trouve Sarena nulle part et Raven ronfle comme un cheval enrhumé donc...

- Ok, c'est bon, tu feras l'affaire. Tu risques de retenir 10% de ce que je vais raconter mais j'ai pas de temps à perdre, alors rentre.

Lambert était un drôle de type. Il était trop sérieux à mon goût, il savait pas ce que c'était de se détendre. Il passe tout son temps dans son laboratoire, si il n'est pas mandaté par Ignir, l'ermite qui nous a offert son toit et sa bénédiction. C'était un passionné de lecture aussi. Toujours un bouquin à la main. Il ne semblait pas trop m'apprécier également. Peut-être parce que je suis une fugitive fichée S et que ce type faisait partie de l'armée de Valm, dans l'unité de soin ou je sais plus quoi. Mais contrairement à Scylla et Sarena qui m'ont accepté comme je suis malgré leurs passifs de justicières, Lambert était distant avec moi ou Raven. Un mystérieux jeune homme que je ne parvenais pas à percevoir. Mais si il avait gagné le respect de mes deux alliées, c'était qu'il n'était pas n'importe quel bonhomme et sûrement pas un incompétent.

Spoiler:

Je pus enfin pénétrer dans le laboratoire de notre scientifique adoré. C'était vraiment chouette de la part d'Ignir d'avoir aménagé pour lui un tel atelier alors que nous sommes dans un temple sacré. Bon sang, quelle panoplie d'outils en tout genre. Lambert croyait que j'étais une idiote ou une inculte qui ne pense qu'à trancher tout ce qui se trouve sur mon passage tout en festoyant jour et nuit. Mais il serait surpris si il savait que je sais reconnaître un bécher, une éprouvette graduée ou une burette. Par contre, les substances chimiques qu'il emploie, c'était hors de mon répertoire. Je trouvais des récipients remplis de poudre couleur lavande, ou des substances liquides rougeâtres. Il pouvait pas se servir de son attirail pour préparer le café ? Et cette poudre ? Est-ce qu'il se drogue ou quoi ?

- Haruka, je vois que tu observes mon travail d'un oeil inquisiteur. Sache que je n'apprécie guère qu'on observe mes expériences sans avoir l'esprit suffisamment aiguisé afin de comprendre l'utilité.

- Ca va, sors le balai coincé dans ton derrière un peu. Je suis fascinée, c'est tout. Et je commence aussi à avoir soif.

Nous poursuivions notre excursion jusqu'à travers un large rideau. Nous nous retrouvions donc dans une salle d'opération. Nous étions passé d'un labo de chimie, à une salle de chirurgien. C'est là que j'ai posé mes yeux sur ma patronne, nue sur une table d'opération. Je ne sais ce qui me donnait le plus la nausée. Le fait que Scylla était à poil dans le lieu de travail de professeur Foldingue et que c'était lugubre à en crever. Ou le fait que Scylla avait une énorme tâche mauve incrustée dans sa peau au niveau de l'estomac. Je ne me laissais guère aller à des idées farfelues. Ma patronne était entre la vie et la mort, et cette tâche de couleur peu rassurante ne me disait rien qui vaille. Pourquoi était-elle la seule à avoir dégustée ? Sarena, Raven et moi, nous n'avons pas la moindre égratignure. En revanche, elle, semble vraiment mal au point. Pourquoi donc ?

- Tu peux me briefer sur la situation, Einstein ?

- Je vais essayer d'utiliser des termes appropriés, concis et clairs, pour que ta tête de linotte perçoive et retienne tout ce que je m'apprête à t'annoncer. Scylla a une sorte de gangrène inconnue au sein de son organisme. Elle a démarré son développement au sein de l'estomac, et progresse à son rythme vers les poumons. Avant que tu ne t'exclames, sache que le choc que cette découverte a produit en moi n'est guère dû parce que Scylla semble dévoré par un mal inconnu. Le bilan semble catastrophique. Cependant, Scylla est sous mon observation depuis que Black Fang vous a retrouvé proche de notre sanctuaire. Et le plus impressionnant est que cette gangrène ne semble pas dévorer Scylla de l'intérieur. Au contraire, elle semblerait même la renforcer.

- Quoi ? T'es sûr de toi ?

- Absolument. Au début de mon observation, Scylla semblait avoir les organes fortement endommagés. A ce stade, cela relevait du miracle qu'elle soit toujours en vie. Pourtant, elle continuait de respirer, difficilement, certes, mais elle respirait. Et là, au fil des heures, j'ai constaté que ses organes pourtant endommagés sont en train de se reconstruire, et cela, à l'aide de cette gangrène qui s'éparpille au sein de son organisme.

- Attends, tu fais comment pour remarquer quelque chose d'aussi absurde ?

- C'est presque frustrant de remarquer que la nouvelle génération des samurai d'Izumo ont un intérêt proche du zéro envers les outils employés par la médecine moderne. Tu n'as jamais entendu parler de cette petite merveille posée sur mon bureau ? Enfile ça.

Lambert pointa son doigt vers un autre de ses bureaux. Je vis des lunettes noires étranges. Sans réfléchir plus longtemps, je décida de lui faire confiance et de les mettre sur le visage. Je paraissais plutôt stylée avec. Lambert avait un miroir dans son atelier, ce qui me permit de m'admirer. J'étais tellement branchée que je commençais à me taper la pose. Mais l'autre rabat-joie me fit signe de poser mon regard sur Scylla. Je posais mon regard sur ma patronne. Soudain, les verres de ma monture s'illuminèrent. Et je pus avoir une vue assez grossière sur l'intérieur du corps de Scylla. Ses organes, son squelette, son flux sanguin. Décidément, avec les années, la sorcellerie a fait un grand pas. Mais ce n'était pas le but de Lambert de m'époustoufler. J'observais en effet quelque chose de pas très commode. Quelque chose qui s'apparentait à de vilains parasites mauves étaient en train de circuler au sein des entrailles de Scylla. C'était étrange, et répugnant à la fois. Ces tâches mauves qui paraissaient vivants étaient en train de dévorer ma patronne de ses organes, et d'autres parasites étaient en train de reconstruire ce qui était endommagés. Je n'y comprenais rien et cela ne me réconfortait pas des masses. Il en faut beaucoup pour provoquer de l'anxiété en moi. Mais cette simple vision me rendait réellement anxieuse.

- Fascinant, n'est ce pas ?

- Tu trouves ça fascinant toi ? Des vers de terres mauves ont élus domicile dans les boyaux de Scylla et tu trouves ça fascinant ? Va te faire interner...

- Ce phénomène peut paraître déroutant, voire gravissime aux premiers coups d'oeil, mais après plusieurs heures d'observations, j'ai constaté que cet éther corrompu qui "parasite" Scylla provoque une réaction en chaîne des plus mystérieuses. En réalité, quand nous avons retrouvé votre groupe et que j'ai démarré mes analyses sur Scylla, tous ces fragments parasites que tu as pu observé étaient réunis en un seul point, c'est à dire, au niveau du foie. Le foie de Scylla a été transpercé mais cette énergie parasite formait une gangrène qui, au lieu d'aggraver le cas de notre patronne, semblait servir d'organe de substitution, et maintenant Scylla est en vie malgré la perte de son organe, et après beaucoup d'attente, j'ai réalisé que son foie était totalement reconstruit.

- Hein ? Mais comment a t'elle pu survivre ?

- Cette gangrène pourpre dans son corps ne semble pas détruire ses organes. Elle les reforme autrement. A chaque fois que j'ai aperçu ce phénomène rarissime, je songeais comme toi que cette énergie parasite allait la dévorer de l'intérieur. Mais c'est faux, elle reconstruit l'organisme de Scylla en quelque chose de plus solide, plus robuste. En clair, elle est en train de muter en quelque chose de nouveau. C'est l'objectif primordial de cet éther corrompu, modifier la structure de Scylla pour la changer complètement. Notre patronne est en train de subir un éternel cycle... de destruction, et de régénération. Et l'équilibre entre ces deux fonctions est absolument parfait. Scylla ne peut pas mourir avec un fonctionnement aussi précis et minutieux.

- Mais cela ne change pas que ses organes sont détruits avant d'être reconstruit. Et par conséquent, cela n'explique pas comment elle peut vivre avec un tel maléfice.

- Je n'ai effectivement jamais vu d'être humain qui puisse coexister avec un tel virus. En effet, le temps du cycle de destruction, les dégâts collatéraux devraient être trop importants pour que Scylla puisse subir le contrecoups. Mais on dirait que son organisme est déjà adapté à ce type de mutation. C'est ça, la partie la plus effrayante de mes observations. Scylla tient trop facilement le choc. Et pourtant, elle semble plongée dans un coma imperturbable.

Je ne pouvais moi-même percevoir une explication à ce que j'avais observé. Au fond, je ne connaissais pas assez bien Scylla. Elle paraît être une humaine ordinaire, comme Lambert et moi. Une humaine avec un tempérament de feu et une puissance explosive, certes. Néanmoins, c'était difficile de se fier à ce que l'on pouvait connaître d'elle. Pour la simple raison que Scylla ignorait tout d'elle-même. Son passé, ses origines. Elle ignorait absolument tout, et donc, par conséquent, nous aussi, nous étions dans l'ignorance absolue. Elle devait être un sacré morceau pour être celle qui a été choisie pour servir de cobaye pour cette étrange femme. Et à ce sujet, je n'ai pas encore parlé de cette étrange apparition qui nous a foutu au sol ni une, ni deux. Je vis Lambert qui se posa sur une chaise et se servit un verre de vin. Il n'eut même pas la décence de me proposer un petit verre, probablement trop peur que je démarre au quart de tour.

- Euh, Lambert, il faut que je te dise. Au sujet de la personne qui a empoisonné Scylla avec ce virus étrange.

- Oui, cette personne doit être une sacrée artiste pour avoir crée quelque chose d'aussi minutieux, en plus de savoir que Scylla allait survivre et supporter un tel phénomène. Tu peux m'en dire un peu plus à ton tour sur ce que vous avez observé ?

Donc je lui ai tout expliqué, tout résumé, de A à Z. Les brigands, les dragons, et cette femme que j'ai pu observer uniquement quelques secondes avant de me retrouver dans les bras de Morphée. Je lui ai donné le descriptif. Une femme blonde à la tenue noire. Une couronne sur la tête, deux cornes, robe noire, et une arme aussi blanche et étincelante que le cristal. Je lui ai expliqué que je n'ai même pas eu le temps d'échanger avec elle, de la combattre, de l'analyser que j'étais déjà dans un autre monde. Le descriptif de cette femme semblait suffire pour que Lambert perde son latin. Car ce dernier demeura figé, sans prévenir, et lâcha sa coupe de vin vers le sol. Repose en paix, petite coupe en verre qui n'a rien demandé à personne.

- J'ai dis une bêtise ? Mon rapport détaillé ne te convient pas ?

- Si si, j'ai même tous les éléments que j'attendais de ta part. C'est juste que... Ecoute, Haruka, ne pose pas de questions pour le moment, d'accord ? Rapatrie Sarena et Raven dès que possible, et allons nous entretenir avec Ignir au sujet de ce que vous avez été témoin. Nous n'attendrons pas le réveil de Scylla. Si elle se réveille un jour...

Lambert se rua hors de son laboratoire, me laissant seule avec ses babioles. Alors là, y'a vraiment un truc qui clochait chez lui. Parce que Lambert n'était clairement pas le genre d'individu à me laisser ici sans surveillance. Il aurait trop peur que je brise quelque chose ou que je tente des expériences loufoques comme tenter de préparer une toute nouvelle formule de saké révolutionnaire. Je suppose que parler de dragons n'était pas une très bonne idée. Ou alors, serait-ce cette femme blonde qui stresserait tant que ça notre ami le scientifique ? Bizarre. Néanmoins, je me devais de rester calme, comme toujours. Avant de stresser ou de se ronger les ongles, laissons Ignir nous expliquer ce qu'il y'a à expliquer. Nous aviserons ensuite. Je fixais une dernière fois Scylla, persuadée qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Scylla est forte, elle est même carrément d'un autre monde à mes yeux. Je ne sais si Lambert a raison quand il dit que notre justicière nationale est en train de muter en quelque chose de nouveau. Mais je m'en fiche, j'avais une confiance aveugle envers cette femme. Je suis persuadée qu'elle restera toujours la même, peu importe ce qu'on lui a injecté dans son organisme. C'est une battante, elle se relèvera. C'est une évidence. Quoiqu'il en soit, avant de partir d'ici, je m'équipa à nouveau des lunettes qui permettent de voir à travers l'épiderme des individus, en me posant la question si Lambert, ce petit pervers, ne serait pas aussi capable de fabriquer un bidule de ce genre qui permettrait de voir à travers les vêtements. Mais en attendant, je me tapais une dernière fois la pose devant le miroir, avant de m'en aller pour de bon pour laisser mon amie dormir.
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Haruka

Haruka


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MessageSujet: Re: [Arc 1: Alfheim] Chapitre 1: Une potentielle menace   [Arc 1: Alfheim] Chapitre 1: Une potentielle menace Icon_minitimeMar 8 Aoû - 22:36

La nuit venait de tomber. Je suis parvenue à retrouver la trace de Sarena et de motiver Raven à m'accompagner. Je suis donc retournée à notre repaire, et pas seule cette fois. Notre maison à toute la guilde Black Fang était un temple situé en haute montagne. Fort heureusement, nous n'étions pas isolées du reste du monde. De nombreuses cités ou villages se trouvaient à proximité de notre temple. C'était notre base d'opération et de réunion. Bien qu'il s'agissait d'un lieu mystique, longtemps oublié par le peuple de Brodia, nous ne nous sommes pas gênées pour transformer ce lieu en une véritable petite villa. On a aménagé une petite auberge, une salle de sport, un spa, et surtout une zone d'entraînement. Nous utilisions les mêmes techniques d'entraînement que les soldats impériaux de Valm ou même de Bern. Nous possédons un cristal fort pratique qui nous permets de vivre des batailles fictives en temps réel, puisque cet artefact crée une sorte d'illusion qui fait apparaître des adversaires en tout genre dans des situations que nous pouvons rencontrer à tout moment. Sur ce coup, on peut remercier Scylla. C'est elle qui nous a dégoté un tel bijou, provenant directement des quartiers généraux de Valm. J'ai eu également, avec les récompenses des missions, le loisir, que dis-je, le luxe d'aménager ma chambre comme au bon vieux temps où je créchais à Izuna. J'ai pu décorer ma chambre avec des tatamis, des katanas en tout genre, des armures samurai, une petite fontaine à eau avec une tige de bambou pour que je sois le plus zen possible quand j'ai besoin de me relaxer. Tout était parée pour que notre petite bande de mercenaires qui s'agrandissait au fur et à mesure de notre renommée soit comme chez soi. Le seul bémol à vivre en communauté, c'est que nous avons organisé un roulement entre les membres de Black Fang pour la cuisine. Et certains de mes camarades sont catastrophiques quand ils se vêtissent d'un tablier. Quand c'est Scylla qui cuisine, j'essaye toujours de prétexter une mission, et en réalité, je bouffe en douce dans une auberge du coin. Mais le pot au rose étant découvert, j'ai fini en corvée de patates. Leçon numéro un, jamais, mais alors jamais contrarier Scylla...

Mais alors qu'habituellement, être chez soi est synonyme de détente et de bons moments entre potes, ici, ce n'était pas l'heure pour déconner. Lambert a insisté pour que les commandants de notre guilde se réunissent face à Ignir, notre grand patriarche. Ce temple, il est à lui. Il s'agit d'un ermite solitaire d'un certain âge, mais Scylla m'a raconté qu'il était comme un père adoptif pour elle. C'est lui qui l'a adopté et appris à s'ouvrir aux autres. Deux solitaires ensemble, on pourrait croire que cela n'allait pas vraiment matcher. Pourtant, Ignir a accepté la requête de Scylla de monter une guilde sous son aile alors qu'on raconte que cela fait des siècles que cet homme reste ici, à garder quelque chose de secret situé dans ce temple. Pauvre papy Ignir, vivre des siècles et ne pas s'enjailler des plaisirs de la vie, c'est dramatique. Mais bon, je ne vais pas le juger, c'est à lui qu'on doit notre petite base et notre communauté dont je me suis attachée. Il a su faire confiance à des criminels de notre genre alors que beaucoup de seigneurs n'y parviennent pas. De ce fait, il a tout mon respect. Et surtout, il est essentiel pour l'équilibre de Scylla. Sans lui, j'ai bien peur que notre cher leader soit perdue à jamais. Bref, en plus de Sarena, Raven et Lambert, deux autres commandantes furent conviées à nous rejoindre devant Ignir. Premièrement, Yuna était présente. Cette jeune femme est originaire de Bern. Elle parait joyeuse, enfantine et innocente. Mais en réalité, derrière cette fêtarde complètement délirante et joviale qui est encore trop puérile pour se mettre des paillettes sur le cheveux se cache un véritable démon. On raconte qu'elle fut entraînée en tant qu'assassin d'élite pour les services secrets de Bern. Elle était même la disciple principale de la légendaire Nikita, une des espionnes fétiches de l'impératrice de Bern. Au final, je m'entends bien avec elle car nous sommes pareilles. On aime s'amuser, on aime draguer, on aime boire, on aime fêter. Mais quand le travail le réclame, nous ne faisons preuve d'aucune pitié.

Spoiler:

L'autre personne qui faisait partie de notre communauté et qui répondait présent en ce soir était une ancienne habitante d'Agustria. Son nom était Umi. Alors que j'avais tendance à me comparer à Yuna, elle, en revanche, avait de quoi faire ami-ami avec Raven. Car elle était également issue de la piraterie. Mais bien que Raven était un brigand des montagnes, un peu comme les gros lards à la solde de Ludr, elle, était plutôt une flibustière qui naviguait sur les flots en quête de trésors ou de butins à récolter. Cependant, la réalité était tout autre. Pendant un long moment, Raven et Umi n'étaient pas du tout copains. Il faut dire que beaucoup de ragots racontaient que les pirates des mers étaient rivaux avec ceux des montagnes. Et bien, on a eu la confirmation au tout début. Car les deux brigands étaient comme chiens et chats, c'était presque hilarant au début. Mais pour éviter qu'on ait un décès sur la conscience, Scylla a du prendre les choses en main, et maintenant, ces deux-là s'entendent à merveille, de peur de subir le courroux de la grande matriarche de la guilde. Quoiqu'il en soit, en dehors de ces faits qui nous ont longtemps filé la migraine en réalité, Umi était une personne assez sympa, qui, comme toute amatrice d'aventures à travers les sept mers, savait s'amuser. Encore une fois, comme moi et Yuna, il ne fallait pas se mettre sur son chemin. Le seul côté mystérieux chez elle était qu'elle avait les yeux vairons. Un genre de phénomène qui ne court pourtant pas dans les rues.

Spoiler:

Nous prenions le temps de nous saluer, de leur raconter nos mésaventures. On l'aurait bien fait autour d'une bonne mousse mais bien qu'Ignir avait accepté qu'on aménage une petite auberge pour conserver notre bonne entente et de surcroît notre cohésion d'équipe, ici, face à lui, nous nous réunissions en règle générale pour d'importantes raisons et donc, la formalité de ces échanges requérait un minimum de sérieux. Ca, c'était la longue explication. La courte explication: c'est super relou ! Franchement, ce n'est pas parce qu'on allait discuter de sujets primordiaux et sérieux qu'on devait forcément passer ce long moment à nous fermer dans une ambiance déprimante. Un p'tit peu d'alcool et la fête est plus folle. Non, c'est pas ça l'expression...

- Compagnons, veuillez saluer comme il se doit notre maître vénéré, l'archimage Ignir !

Lorsque Lambert apparut et signifia la présence du grand manitou, nous nous devions de nous lever de nos chaises. Ignir apparut dans la salle, les bras écartés, le sourire à peine percevable malgré qu'elle se noyait dans sa barbe blanche. Il était adorable, notre bon vieux papi adoré ! Et surtout, malgré qu'il était notre maître, tout autant que Scylla, il savait rire de petites choses à la con de temps en temps. Il était très attaché à nous, comme si nous étions ses enfants. Alors cela le faisait sourire qu'on se mette à l'acclamer quand il faisait ses petites entrées de grand pontife vénéré. Genre, là, bien qu'on l'avait encore vu y'a quelques jours, moi, Yuna et Umi, nous ne purent nous empêcher de hurler en sa gloire, car nous savions qu'il allait rigoler, voire rougir.

Spoiler:

- Hipipip ! Hourra ! Hipipip ! Hourra ! IG-NIR ! IG-NIR ! IG-NIR !

- Hohohoho ! Merci pour cet accueil chaleureux ! Cela fait toujours plaisir de voir mes jeunes beautés rire et vivre la vie à pleine dent ! Surtout, ne changez rien à votre personnalité ! Hoooooohohoho !

Le plus marrant pour nous n'était pas de voir notre bon vieux grand-père s'exclamer de rire. Mais plutôt d'apercevoir Lambert avoir le visage collé sur la paume de sa main droite. Décidément, on aimait bien le faire marcher, notre scientifique en herbe. Peut-être que si il était moins sérieux, il aurait plus de succès avec les femmes.

- Bon allez, que tout le monde s'assoie. Nous allons démarrer notre réunion quand aux faits qui ont plongés notre pauvre Scylla dans un coma des plus inquiétants. La pauvre enfant, je suis persuadé que si elle était présente parmi nous, elle aurait balancé un bon gros "Fermez toutes vos gueules !" après votre petit instant pom-pom girl, hooooohohohoho !

- Y'a des chances...

- Ahem, maître Ignir, juste une question. Maana semble absente. Où se trouve t'elle ?

- Partie retrouver son village natal à Khadein quelques temps. De plus, cela lui permettra de s'informer de la situation du pays. On raconte que le roi et la reine de Khadein souhaitent partir en croisade contre Brodia, et que Myles fait tout ce qui est en son pouvoir pour entamer des pourparlers avec l'empire. Croisons les doigts que l'empereur ne commette par une grave folie en ces heures sombres. Bref, Haruka, peux-tu démarrer avec le premier ordre du jour ?

- Oui, alors, nous avions, lors de la 51ème session de notre groupe de parole, échangé sur les possibilités de rendre plus conviviaux nos réunions qui impliquent des sujets prioritaires ou graves, et 92% de nos effectifs sont de l'avis que nous devrions autoriser l'accès aux boissons alcoolisés en ces instants qui peuvent devenir particulièrement barbants à force de...

- Pas ça, triple andouille... Parle des dragons, s'il te plaît.

- Oups, pardon... Alors, effectivement, notre mission était un succès, jusqu'à ce que nous tombions sur un représentant assez furax des Fafnir qui nous a attaqué sans réelle raison valable à mon opinion. Nous avons pu en sortir victorieux et l'ennemi a pris la fuite. Seulement, il a du surtout battre en retraite pour faire appel à des renforts car aussitôt, on s'est retrouvé assailli par quatre ou cinq dragons. Et absolument authentiques. De véritables titans d'écailles. Nous nous sommes très vite retrouvé au beau milieu d'une véritable fournaise. On commençait à douter qu'on allait revoir la lumière du jour. Et soudainement, une figure majestueuse nous a barré la route, et on s'est retrouvé au sol sans qu'on ait le temps d'échanger le moindre mot avec cette personne. Nous avons perdu connaissance, et nous revoilà ici.

- Wow, attends, de véritables dragons ? En chair et en os ? Avec les crocs, les ailes et tout le merdier qui va avec ? C'est absolument impossible ! Qui plus est, les Fafnir sont des spécialistes en magie ou autre sortilèges de type "illusions optiques". Vous n'étiez pas prise dans une sorte d'hypnose dont ils sont largement capables ?

- Crois-moi, Yuna, je me suis posé la même réflexion sur place. Et j'espérais que j'avais raison. Mais l'atmosphère étouffante à chaque jet de flammes de ces créatures cauchemardesques était bien réel. Ce n'était pas une illusion optiques, nos autres sens fonctionnaient parfaitement et pouvaient témoigner de l'enfer de cet assaut.

- Vraiment, Raven ?

- Il y'a quelque chose que je ne parviens pas à comprendre dans ton récit, Haruka. J'ai beau avoir passé une bonne partie de ma vie sur les flots, mais mes voyages ne m'ont pas empêché de m'instruire convenablement. Et aux dernières nouvelles, les dragons se sont tous éteints il y'a plus de mille ans de cela. Les Fafnir auraient juste hérité des pouvoirs mystiques de ces créatures légendaires, mais ils sont parfaitement humains, pas vrai, Ignir ?

- Hélas, je crains fort que la probabilité que ce sont d'authentiques dragons qu'ont observé Haruka et ses alliés est bien élevée. Et cela, je peux facilement le confirmer avec une simple réponse provenant de l'une parmi vous.

Soudainement, Ignir tourna son regard détendu malgré les événements inquiétants en direction de Sarena. Le calme paisible qui ressortait de cet homme était flippant. Je ne l'ai jamais vu lors d'une bataille officielle, mais je me doute bien que les récits sur cet ermite étaient loin d'être exagérés. Quelque chose d'absolument paisible émanait d'Ignir. Et c'était ça, le plus inquiétant.

- Sarena, dis-moi, tu es une ancienne membre de la communauté la plus privilégiée des chevaliers d'Heimler, pas vrai ? Tu as du donc déjà accompagner ton ancien empereur pour lui servir de garde du corps lors des réunions entre les différents empereurs de Granvall. Scylla se vantait souvent, avant qu'elle ne déserte de sa position, qu'elle avait ce prestige que peu de chevaliers ne possèdent. Alors il en est sûrement de même pour toi. Alors je vais te poser la question suivante: cette personne que vous avez aperçu au beau milieu de ces dragons... Ne serait-ce pas Azelia Karnstein, l'impératrice actuelle de Bern ?

Azelia Karnstein ? L'impératrice de Bern ? J'étais assez sur le cul à l'annonce de ce nom. Azelia est connue pour être une figure respectée de Granvall. Elle était bienveillante avec son peuple, à l'écoute, et n'hésite pas à le protéger de toutes les menaces qui pouvaient entraver la sécurité nationale de Bern. Notre guilde, les Black Fang, possède comme ambition de mettre des bâtons dans les roues des différents monarques de Granvall si ils représentaient une nuisance. Et à mes yeux, la plupart de ces dirigeants sont des incompétents, imbu de leurs pouvoirs. Je n'hésiterais pas une seule seconde à les faire tomber de leurs nuages si la situation l'exigeait. Mais Azelia ? Elle était l'une des rares dirigeants que je trouvais remarquable. Bern se porte très bien depuis qu'elle est au pouvoir, c'est un fait. Pourtant, Sarena venait justement de confirmer l'hypothèse d'Ignir. Et cela, tout comme moi, cela avait surpris Yuna. Après tout, il s'agit de l'impératrice de son royaume natal.

- Azelia ? Pourquoi elle se déplacerait en personne pour supprimer de la carte une petite ville de campagne qui n'avait aucun impact sur l'équilibre de Brodia ? J'ai toujours eu foi en vos paroles, Ignir, mais c'est de la folie. Du temps où je créchais à Bern et que j'étais l'élève de Nikita, l'une des agents d'élite d'Azelia, elle me racontait sans cesse que tout ce que l'impératrice faisait, décidait ou ordonnait, était dans l'intérêt de chaque habitant de Bern. Si je devais être envoyé sur le terrain pour assassiner une cible précise, c'était uniquement car cette cible représentait un danger pour la sécurité de ses citoyens. En quoi brûler une petite bourgade d'une centaine d'habitants apporterait pour Sa Majesté ?

- Justement, Yuna, une dirigeante comme Azelia qui prend à coeur la protection de son royaume a plus de chance de provoquer le chaos en dehors de ses frontières, que quelqu'un qui ne priorise pas le bien-être et l'évolution de son territoire. La preuve avec ce Fafnir. On s'en est pris à ce qui compte pour lui. Et voilà le résultat. Il a du amadouer Azelia avec son esprit de vengeur. Ou l'inverse...

- Je pense qu'il est temps de briser la glace qui a recouvert trop longtemps l'image de celle qu'on croyait aussi blanche que neige. Azelia semble être quelqu'un de pur et de vertueux. Mais elle ne montre rien de plus que la même façade qu'il y'a plus d'un millénaire.

- Azelia est si âgée que ça ?

- C'est exact. Je dois commencer mon récit en vous expliquant qu'il existait, jadis, depuis les premières années d'Atrium, deux races de dragons qui s'opposent en tout point. Les dragons divins, et les dragons déchus. Malgré la férocité et la cruauté de ces créatures légendaires se cachent en réalité des bêtes contrôlées longtemps par les gardiens de ce monde. Voyons voir si vous avez bien retenu mes paroles. Hum, quelqu'un qui ne dort jamais lorsque je tente de lui inculquer mes connaissances. Haruka, tiens, tu dois probablement savoir de quoi je parle.

- Euh, les douze gardiens qui protègent l'entrée du Valhalla, c'est bien ça ?

- Tout à fait exact. Moi qui songer te piéger, je suis déçu... Les douze gardiens du Valhalla, défenseurs suprêmes de l'équilibre d'Atrium et de ses secrets qui remontent des origines de notre monde. Ils sont supposés avoir le contrôle sur tout ce qui pourrait annihiler le monde tel qu'on le connait bien. Mais il y'a un fléau que les gardiens ont eu du mal à contenir jusqu'à présent. Un seul et unique fléau qui aurait pu mettre à mal le déroulement de notre société et réduire l'humanité toute entière à néant. Les dragons, exactement comme ceux que vous avez observé lors de votre précédente mission. Fort heureusement, deux apôtres qui ont été formées par les gardiens suprêmes de ce monde sont parvenus à maîtriser les dragons, jusqu'à en faire leurs bêtes de compagnie. Ces deux seules uniques entités parvenaient à les forcer à servir l'humanité et à participer à l'équilibre suprême qui constitue la mission des douze gardiens. Les dragons divins étaient les protecteurs de l'humanité, et les dragons déchus punissaient ceux rongés par le vice et qui méritaient d'être châtiés. Tout cela représentait la justice suprême des gardiens, des armes redoutables que personne n'osait contester. Quand à ces deux disciples, il s'agissait de deux femmes, dont chacune alla jusqu'à s'imprégner de la génétique des dragons pour pouvoir mieux les tenir en laisse. Il y'avait Saphira, qui devint l'impératrice des dragons divins, et Azelia qui devint l'impératrice des dragons déchus.

Le récit d'Ignir commençait à partir loin. Je le croyais, évidemment. Mais je ne comprenais pas comment nous pouvions tous, sur les terres de Granvall, ignorer qu'Azelia était l'une des envoyées des gardiens de ce monde. Le récit sur les gardiens me laissait perplexe. Je n'étais pas vraiment une fervente croyante des dieux, et puis, la seule mission sacrée qui m'intéressait, c'était de voir si je pouvais finir à moi toute seule le super buffet pour 20 personnes proposé par le restaurant le plus chic de la région. Ca, c'est de la mission. Protéger l'équilibre de ce monde, c'était des salades pour moi. Néanmoins, si pour moi, ce type d'objectif divin était sans intérêt et surtout impossible à atteindre, pour une envoyée des dieux, je n'ose pas imaginer les moyens qui peuvent être mis à l'oeuvre. Si Azelia est réellement si omnipotente, pourquoi le peuple de Granvall n'a jamais réagi ? Pourquoi est-il resté endormi face à la réalité qu'on a une femme pas loin de chez nous qui peut tenir en laisse des créatures aussi titanesques ?

-Dites Ignir, loin de moi le désir de casser votre récit, mais pourquoi il semblerait que vous êtes le seul à savoir tout cela ? Pourquoi nous en avoir jamais parlé ?

- Parce que j'étais présent ce jour-là. J'étais ici, à observer et entendre des choses que vous, jeunes poulains, n'auraient jamais pu imaginer ou concevoir. Pourquoi vous en parlerais-je ? M'auriez vous cru jusqu'à présent ? Non, vous me prenez toujours pour un vieux papi gâteux quand je vous répète que j'ai plus de mille ans à mon actif !

- Mais non, mais non, on ne vous a jamais manqué de respect ! Pas vrai, Raven ?

- Dit celle qui a tenté de raser sa barbe pendant sa sieste pour lui faire une bonne farce...

- Alors je vous ferai remarquer que je n'étais pas en train de faire une sieste ! Je MEDITAIS ! Sale petit con !

- Ahem, le récit sur Azelia et Saphira, je vous prie...

- Oh, pardon Lambert, il semblerait que je me suis encore emporté. Ou en étais-je ? Ah oui, j'étais présent, il y'a un millénaire de cela, lorsque Azelia décida, sous un excès de folie ou d'envie, de relâcher ses bêtes dont elle avait la responsabilité, afin de supprimer l'humanité dont elle était pourtant garante. Azelia aimait les humains, elle les chérissait. Mais elle a laissé sa soif de pouvoir prendre le dessus, et c'est alors que démarra la seconde grande guerre entre les dragons et la race humaine. Azelia tenta de soumettre Granvall avec ses plus puissants serviteurs, des dragons qu'elle parvint à sceller dans des corps humanoïdes, afin de les rendre plus intelligents, plus vifs, et plus redoutables. Car bien que les dragons étaient gigantesques et pouvaient éradiquer une cité toute entière d'un simple battement d'aile, ils avaient une faiblesse évidente. Ils étaient énorme et donc des cibles faciles, de plus, ils étaient lents. Azelia put maintenir leurs pouvoirs destructeurs dans ses créations, afin de conserver leurs capacités tout en supprimant ces faiblesses. A l'époque, j'étais amené à combattre les généraux d'Azelia qui étaient indestructibles. Mais bien que j'ai hérité de pouvoirs particuliers qui me permettent de vaincre les dragons, peu importe leurs formes, j'ai échoué à ma tâche. Car...

- Maître Ignir ? Tout va bien ?

Un rapide silence coupa le récit de notre bon vieux maître. Ignir semblait attristé. Il se frottait les yeux, pour à peine cacher que les larmes allaient tomber. Cet homme a du connaître des péripéties absolument terribles pour sembler si triste, alors qu'il a toujours été un véritable modèle de calme et de paix. Rien ne le perturbait. Ce récit était la première fois que je le voyais montrer des émotions.

- ... oubliez ce que je m'apprêtais à vous conter. Je suis fatigué, je pense qu'il faudrait que j'aille droit au but. Cette guerre se termina en faveur de l'humanité. La raison ? Les dieux, qui étaient contrariés des actes d'Azelia, mais qui ne pouvaient quitter le plan réservé aux gardiens qu'était le Valhalla, utilisèrent un agent sous leurs noms pour contrecarrer ses projets de conquête. Avez vous compris de qui je parle ? La seule personne qu'Azelia refusait d'avoir comme ennemie car elle représentait tout pour elle: Saphira, l'impératrice des dragons divins. Ce fut elle qui conclut les projets d'Azelia, au prix de son sacrifice. Quand à Azelia, les dieux, qui étaient malgré tout reconnaissants envers elle pour avoir été l'héroïne de la première guerre et pour avoir modifié les dragons en des êtres bien plus humains, lui posèrent un ultimatum. Elle pouvait conserver ses droits d'asile sur Granvall à conditions qu'elle désactive ses dragons, et qu'elle ne se retourne plus jamais contre l'humanité. Un marché que dut accepter Azelia, rongée par la peine d'avoir perdu Saphira à cause de ses projets de conquête. Elle désactiva tous ses dragons, enfermant leurs pouvoirs au sein de gemmes scellés dans un temple sacré du Valhalla. Puis, elle dut rebâtir un nouveau royaume, uniquement pour les humains. Ce royaume se nomme Bern. Azelia n'a pas changé ses actions d'impératrices depuis un millénaire. Jusqu'à aujourd'hui...

Donc pour résumer, on a affaire a de sacrés morceaux. Les dragons ne sont pas que des créatures légendaires. Ils existeraient surtout pour servir d'armes aux gardiens pour rétablir l'équilibre. Excepté si les cerveaux qui contrôlent ces titans volants décident de retourner ces armes contre l'humanité. Et justement, il semblerait que nous allons peut-être connaître les prémices d'une troisième guerre contre les dragons. Même si il était encore trop tôt pour s'affoler. C'est contre Valm que ces dragons semblent en colère, non contre le monde entier. Mais avec ce que Ignir venait de nous narrer, Azelia semble suffisamment apprécier l'humanité pour vouloir la réduire à néant. Je ne suis pas sûre qu'un millénaire suffise pour qu'une divinité ou je ne sais quoi se remette en question. Un millénaire, c'est que dalle pour ces personnes très spéciales. Quoiqu'il en soit, je pourrais flipper, trembler, vouloir fuir Granvall en sachant que tout allait peut-être brûler dans les parages à cause de ces créatures complètement enragées. Mais c'était archi faux. Mon sang bouillait. Je ne saurais l'expliquer, mais j'étais presque excitée. Depuis mon intégration au sein de Black Fang, mes lames ne s'abreuvent que de sang misérable. Ici, j'avais enfin peut-être le défi que je souhaitais. J'avais un fort désir de me frotter à ces monstres. Je sais que j'ai pas l'air toute nette en pensant ainsi, mais j'avais hâte de me battre avec des dragons. Cependant, si je suis seule à vouloir m'amuser dans cette guilde, je sais que je n'aurai pas une telle occasion devant moi. Je reste néanmoins fidèle à Black Fang et m'adapterait à mes compagnons qui, je le crains, ne possèdent pas la même motivation que moi...

- Vous avez toute l'histoire. Maintenant, chacun est libre de faire ce qu'il entend. Vous pouvez fuir Granvall si vous le souhaitez, ou alors, espérer que comme il nous a été reporté, les Fafnir et les dragons s'en prennent uniquement à Valm à cause de l'affront que ce royaume a causé aux descendants des dragons divins. Vous avez le droit d'avoir peur, ou inversement, de vouloir combattre ces titans sous la protection d'Azelia. Mais dans tous les cas, je vous pose la question. Seriez-vous prêts à mettre de côté votre rancoeur pour Valm si la situation l'exige, afin de soutenir ce royaume d'une invasion certaine ? Car je n'ignore pas la véritable raison qui a poussé Scylla à monter Black Fang. Elle souhaite tôt ou tard transformer cette guilde en résistance, et monter une toute nouvelle révolution face à Heimler. Scylla cherche à venger son ami, c'est évident. Mais vous, seriez-vous capable de défendre cette nation si la vie de millions de personnes est en jeu ?

Ca, c'était la question en or. Bien que je savais déjà d'office ce que mes compagnons allaient répondre. Je les connais parfaitement, je sais très bien que jamais de la vie mes alliés allaient se risquer pour Valm, et surtout pas si les dragons allaient être les principaux responsables de la chute de cet empire.

- Navrée, mais je suis une tueuse à gages. Les tâches que m'ont confiées Scylla pour le compte de Black Fang me conviennent. Mais je ne suis pas une tueuse de créatures qui sortent de je ne sais quel plan divin de mes fesses. Même tout l'or du monde ne me pousserait à combattre ces saloperies. J'ai du talent pour trancher des gorges humaines, mais je suis incompétente quand il s'agit de trucs qui sortent de l'ordinaire. De plus, je hais Valm et j'ai pas l'intention de me retourner contre mon pays natal. Ce sera tout.

- Pareil que pour Yuna. J'ai quitté la piraterie, certes, mais seul l'or m'intéresse. Je n'ai pas l'intention de prendre les armes pour défendre l'humanité. J'aime les aventures, mais je ne suis pas suicidaire.

- Moi ? Je suis neutre. C'est clair que ça me botte pas des masses d'aider Valm à ne pas couler si une invasion touche ce royaume dont je m'en fous royalement. Mais j'ai le sens de la camaraderie avant d'être un aventurier en quête de butin. Si mes alliés avancent, j'avancerais. Si ils reculent, alors je reculerai.

- Quelle bande de chiffes molles !

- Qu'est ce que tu viens de dire ?

- Vous aviez vraiment cru que Black Fang allait se limiter éternellement à chasser les têtes des bonnes grosses merdes comme Ludr ? Notre patronne est bien plus ambitieuse que ça ! Il était clair que tôt ou tard, elle allait attendre que ses compagnons s'engagent à une véritable lutte pour rendre justice aux ennemis du peuple ! Bien sûr, je suis d'accord que Valm ne mérite pas notre aide. Ils ont trahi la confiance de Scylla et Sarena, et ils s'en sont pris à un clan qui, désormais, compte anéantir les coupables de leurs chutes. Mais cela fait un bail que j'attendais que Scylla ou Ignir nous donne du vrai travail. J'en ai assez d'user de mes lames pour trancher des faiblards. J'ai besoin de me frotter à du lourd, quelque chose qui mérite que je regarde la mort en face quand je me lève chaque putain de matin ! J'ai été entraînée à trancher des montagnes, alors je pense que le moment est venue pour moi afin que j'utilise mon talent pour une vraie bataille. Vous pouvez me traiter de timbrée si ça vous chante. Je m'en tape ! Les vrais fous pour moi, sont ceux qui pensent qu'une intervention divine du Val-mes-fesses va nous sortir de ce pétrin. Non ! A partir du moment où l'humanité est responsable de la colère des dragons, ils bougeront pas le petit doigt pour eux. J'ai raison ?

- Oui, tu as parfaitement raison, Haruka. Je ne sais pour quelle raison Heimler a commis une telle folie. Mais il semblerait qu'il ait allumé la mèche qu'Azelia attendait pour reprendre l'humanité d'assaut. Car le marché était qu'elle garde ses privilèges sur Granvall uniquement si elle n'attaque pas l'humanité comme la dernière fois. Or, ici, c'est l'humanité qui a démarré les hostilités. De plus, les dragons ont été scellés un peu partout sur Atrium, protégés par les émissaires du Valhalla. Je doute fortement qu'Azelia ait du envahir tous ces temples sacrés afin de ressusciter son armée. Cette fois, les gardiens lui ont donné l'autorisation d'agir, c'est évident.

- Bref, quoiqu'il en soit, je ne fuirai pas ! Si Scylla, Ignir, Lambert ou Sarena m'ordonnent de tabasser des dragons ou de me rebeller contre Azelia, alors c'est avec plaisir que mes lames seront levées pour mes compagnons ! C'est le genre de femme que je suis ! Toujours aller de l'avant quand la situation vaut le coup. Et être une membre de Black Fang a toujours été pour moi l'opportunité que je recherchais. On m'autorise à trancher librement ce que je désire. Pourquoi me priverais-je d'une telle bataille ?

- Je vois. Je n'en attendais pas moins d'une samurai du clan Nakatomi. Le combat est tout pour toi, pas vrai ? Il ne reste plus que toi, Sarena. Quel est ton avis selon la situation que j'ai expliqué ? Tu es, tout comme Scylla, une ancienne général des forces armées de Valm. Sûrement, la sécurité des citoyens de cet empire devait te tenir à coeur pour occuper un tel poste. Mais aujourd'hui, comment tu te situes face à ce que j'ai raconté ? Penses-tu qu'il est nécessaire que tu combattes aux côtés de tes ennemis pour empêcher quelque chose de plus grave de se produire ? Es-tu prête, comme Haruka, à combattre Bern et ses dragons si la situation l'oblige ?


Dernière édition par Haruka le Dim 20 Aoû - 16:29, édité 1 fois
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Sarena

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MessageSujet: Re: [Arc 1: Alfheim] Chapitre 1: Une potentielle menace   [Arc 1: Alfheim] Chapitre 1: Une potentielle menace Icon_minitimeDim 20 Aoû - 9:56

Assise là, en équilibre sur le rebord de la montagne, face à l'étendue infinie de l'horizon, je me laissais emporter par mes pensées. Le calme de cet endroit était mon refuge, une oasis de tranquillité. C'était précisément ce dont j'avais besoin pour apaiser la migraine qui me tourmentait depuis le réveil miraculeux de ce matin. La mort et la souffrance ne m'effrayaient point, mais cela ne signifiait pas que je n'avais pas un amour profond pour la vie, que je ne me battrais pas farouchement pour la préserver. Et pourtant, cette nuit-là, j'aurais pu la voir s'échapper de mes mains. Le hasard n'avait pas sa place dans mon univers. Pas lorsque des forces aussi puissantes étaient en jeu. Toutefois, la présence de cette impératrice, bien au-delà de la rage vengeresse des dragons millénaires, demeurait le mystère le plus obscur. Son implication présageait des temps sombres. Mon expérience au sein de Valm m'avait enseigné bien des choses à son sujet, suffisamment pour que je demeure en alerte. Les flammes qui avaient englouti le champ de bataille, notre défaite... Je savais, au plus profond de moi, que notre survie ne devait rien au hasard. On ne survit pas à l'enfer par un simple coup de dés. Un pressentiment sinistre m'étreignait depuis le matin de mon réveil. Cette situation m'était des plus désagréables, et l'état de Scylla n'était en rien rassurant. Cependant, je refusais de m'inquiéter pour ma camarade, car je savais qu'elle avait affronté pire et en était toujours ressortie indemne. Ni elle ni moi n'étions étrangères aux aléas de la vie de chevalier de Valm. Cette période de turbulences semblait s'accrocher à moi, tel un fardeau que je ne pouvais secouer. Comme le dit un vieux proverbe, il semblerait que nul ne puisse échapper à son propre passé. Je souhaite intérieurement que l'auteur de ce proverbe ait souffert d'horribles tourments avant de quitter ce monde.

- Hum, au passé, lançais-je à voix haute, levant la bouteille que j'avais en main, la vidant d'une traite.

Sans plus de cérémonie, je la lançai par-dessus le rebord de la falaise. Dans l'incapacité de me débarrasser de mon passé, je trouvais une forme de satisfaction dans cet acte symbolique. Mes pensées tournoyaient dans mon esprit, mêlant des images de batailles passées. Le vent soufflait légèrement, caressant mes cheveux et apportant avec lui les parfums frais de la nature environnante. Le silence, uniquement brisé par le chant lointain d'un oiseau solitaire, enveloppait l'atmosphère d'une quiétude apaisante. J'avais toujours savouré ces moments de solitude profonde. Avant de rejoindre les rangs de Valm et ce groupe auquel j'appartenais désormais, j'avais toujours été une âme solitaire. Ces moments étaient propices à des réflexions profondes, où mes pensées pouvaient errer en toute liberté. La bouteille que j'avais projetée en contrebas de la falaise symbolisait ma tentative personnelle de larguer les amarres du passé, un geste qui, bien que peut-être dénué d'effet concret, me procurait une satisfaction éphémère.

Je me questionnais sur les mystères que l'avenir me réservait. Est-ce que cette quiétude que j'appréciais tant perdurerait ? Les défis semblaient se dresser de manière de plus en plus imposante, les ennemis devenir toujours plus redoutables. Les dragons millénaires, animés par leur soif de vengeance insatiable, représentaient une menace tangible, mais c'était l'impératrice et sa présence énigmatique qui captaient le plus mon attention. Quels étaient ses desseins réels ? Quel rôle jouait-elle dans cette histoire ? Mes instincts me mettaient en garde, me soufflaient de ne pas sous-estimer son influence.

Au fur et à mesure que le soleil amorçait sa descente à l'horizon, peignant le ciel de nuances chaleureuses et dorées, je sentais une détermination nouvelle m'envahir. J'étais prête à faire face aux défis qui m'attendaient, à lutter pour la préservation de ma propre vie et de celles de mes compagnons d'armes. Mon passé faisait partie intégrante de mon être, une force qui avait contribué à me façonner, mais il ne dicterait pas mon avenir. Me relevant lentement du rebord de la falaise, je secouai les brindilles et les cailloux qui s'étaient agrippés à mes vêtements. Mes pas me guidèrent lentement vers le sentier qui me ramènerait à ce temple que j'appelais désormais chez moi. Une lueur ardente brillait dans mes yeux, signe de la détermination qui m'animerait pour affronter tout ce que le destin pourrait me réserver. Car je savais que les choix que je ferais à l'avenir pourraient bien façonner le futur que j'aspirais à voir prendre forme.

* * *

Alors que je m'apprêtais à passer une soirée à la taverne pour décompresser, espérant la compagnie d'Haruka, je me retrouvais assise autour d'une table, attendant le maître des lieux. Je devinais la raison de cette réunion convoquée par Lambert, bien que je n'apprécie guère ces rassemblements, tout comme à l'époque de Valm. Cependant, parfois, il faut faire l'effort nécessaire. Après cela, je pourrais noyer ma contrariété dans l'alcool. Avec un peu de chance, la nuit se terminerait par une bagarre, me permettant de libérer mes tensions. Au moins, le fait que mes compagnons aillent bien était rassurant. C'était toujours un réconfort de retrouver les visages familiers de notre petite famille. Yuna, avec sa touche de folie, Umi, l'aventurière des mers, et Lambert, toujours souriant. C'était ce qui le caractérisait. Je me demandais si je verrais jamais ce sourire, mais il semblait que cela ne surviendrait que lors de la fin du monde. Quant au maître du temple, Ignir, qui fit finalement son apparition sous les acclamations de la foule, je le respectais profondément, et notre groupe lui devait énormément. Dans chaque communauté d'aventuriers, il y a toujours un vieux sage qui prodigue des conseils, et Ignir remplissait parfaitement ce rôle. Il ne manquait plus que Maana, qui semblait être retournée à Khadein pour un moment. Les tensions entre ce royaume et Brodia semblaient s'aggraver. Espérons que cela ne dégénère pas davantage et que la situation s'apaise.

Comme prévu, les sujets de discussion qui émergèrent furent les dragons et Azelia. Même si j'avais connaissance de cette race et les avais vus de mes propres yeux, j'avais du mal à y croire. Je pouvais comprendre les réactions de Yuna et Umi. Il semblait que je devrais aider Haruka et Ignir à confirmer leurs dires, en particulier en ce qui concerne l'identité de cette mystérieuse femme.

- Encore une fois, je vous en prie, évitez de rappeler ce regrettable chapitre de ma vie. Chaque fois, cela hérisse le poil de ma queue. Mais je vous pardonne, car cette fois-ci, c'est pour une cause noble. Bien que je ne m'en vantais pas comme Scylla, je confirme que nous faisions partie de la garde rapprochée de l'empereur. Cela me permet aujourd'hui de confirmer qu'il s'agit bel et bien de l'impératrice de Bern, Azelia Karnstein.

Tout comme moi, Ignir savait que la présence d'Azelia sur les lieux de la bataille la nuit précédente était de mauvais augure. Il semblait en savoir bien plus sur cette femme et ce monde que je ne l'avais imaginé. Même si je connaissais les légendes et les histoires de ce monde, j'ignorais certains détails du récit de notre vieux sage. Surtout en ce qui concernait Azelia et cette Saphira. Bien que je ne partage pas la glorification d'Ignir, je ne crois plus aux divinités depuis cette fameuse nuit. Dès lors que l'on peut saigner, ressentir la douleur ou mourir, cela n'a rien d'omniscient ni d'omnipotent. Il suffit simplement de frapper plus fort, aussi simple que cela. En tout cas, la suite du récit nous en apprenait davantage sur l'histoire de cette impératrice et la guerre qui l'opposa, elle et ses dragons, à l'humanité. La fin de la guerre était pour le moins tragique. C'est pourquoi je méprise ces pseudo-dieux. Ils croient détenir le pouvoir sur la vie et la mort des gens. Le sacrifice de cette Saphira illustre parfaitement la raison de mon mépris envers ces divinités fallacieuses. Mais s'il y a quelque chose que je déteste plus que tout, c'est Valm. Rarement ai-je vu un royaume capable de créer autant d'ennemis de toutes pièces. Maintenant, leurs anciennes actions contre les dragons risquent de provoquer une guerre à l'échelle de Granvall. Je ne suis pas dupe, les dragons ne se contenteront pas de ce royaume. J'imagine qu'ils considèrent toute l'humanité comme responsable de leur vengeance. C'est le prix à payer pour la vengeance. Ils ne sont jamais satisfaits. Ces dragons ne s'arrêteront que lorsque tout sera réduit en cendres.

Le moment était venu de choisir notre voie face à cette menace, en fonction de l'évolution de la situation. Avais-je vraiment envie de défendre Valm et Heimler contre l'assaut probable de Bern et des dragons ? Pas du tout. Rien que d'imaginer me battre à nouveau aux côtés de ce royaume me révulsait. Cependant, en fonction de la situation, il est parfois nécessaire de faire preuve de sagesse et de mettre de côté ses rancœurs. Je comprenais les choix de Yuna et Umi, bien que je les jugeais naïfs. Je ne leur en voulais pas, leur passé a toujours été égoïste, se limitant à servir leurs ambitions, sans se soucier du monde au-delà de leurs horizons. Quant à Raven, sa peur de se retrouver seul l'emportait sur sa peur des dragons. Son choix dépendait toujours de celui de notre groupe. Cependant, une fois confronté à des êtres tels que les dragons, serait-il réellement prêt ? En ce qui concerne Haruka, le contraire m'aurait étonnée. Il était évident qu'elle ne laisserait pas passer une telle occasion. C'était une tête brûlée, mais une tête brûlée lucide. Derrière son discours téméraire, je pensais qu'elle savait très bien que fuir ou ignorer la situation n'étaient pas des solutions. J'espérais seulement que son assurance ne la mènerait pas à sa perte un jour. En ce qui me concernait...

- La réponse me semble évidente, et elle devrait l'être pour tous ici. Néanmoins, je n'adopterai pas l'attitude aussi virulente que notre chère Haruka en vous traitant de lâches. J'ai la maturité pour comprendre vos choix, Yuna, Umi. Je peux comprendre que cette histoire ne vous concerne pas directement et que vos ambitions se limitent à votre propre horizon. Mais cette époque est révolue. Nous ne parlons pas de bandits ou d'une petite bataille de province. Nous parlons de dragons. J'ai assez fréquenté la table des puissants, pour qui le monde entier est leur horizon, pour connaître leur mode de pensée. Une impératrice comme Azelia, ainsi que des dragons aveuglés par une vengeance féroce, ne s'arrêteront pas à la chute de Valm. Croyez-moi, de telles personnes ne trouvent leur satisfaction que lorsque tous leurs ennemis sont six pieds sous terre. Et dans notre situation, c'est l'humanité qu'ils veulent châtier. Alors, ne soyez pas assez crédules pour penser que la situation s'améliorera une fois que Valm sera réduit en cendres. Abandonnez l'idée que votre horizon vous protégera éternellement des flammes qui nous menacent. Si mon expérience et les nombreux champs de bataille que j'ai traversés m'ont appris quelque chose, c'est que nous avons tous un devoir envers nous-mêmes. Si cela peut vous rassurer, il m'est répugnant d'envisager de combattre à nouveau aux côtés de Valm. Ma haine envers l'empereur me pousserait presque à aider ces dragons à accomplir leur dessein. Cependant, mon devoir est de me dresser contre ces dragons. Si la situation l'exige, je combattrai aux côtés de Valm et Heimler pour repousser l'envahisseur, car c'est mon devoir. Mon devoir est de protéger le peuple. Le peuple de Valm n'est pas mon ennemi. Il ne mérite pas de subir la colère des dragons en raison des erreurs de leur empereur.

Je serrais le poing en poursuivant mes paroles, la détermination brillant dans mon regard.

- Je ne reculerai pas. Peu importe mon adversaire. Qu'il s'agisse d'un simple humain ou d'une divinité, peu m'importe. Mon devoir est de protéger le peuple et ma famille. Aujourd'hui, bien plus que le peuple de Valm, c'est cette famille réunie autour de cette table que je dois défendre contre les dragons. Si vous ne vous sentez pas la force de combattre l'impossible, je serai là pour le faire à votre place. Mais parfois, il faut affronter ses peurs et ses doutes pour accomplir son devoir. Si cette famille vous tient à cœur, alors votre réponse devrait être évidente. Il est normal d'avoir peur, c'est ce qui nous rend plus forts. Je ne vous forcerai pas à nous suivre avec Haruka, mais réfléchissez bien à vos devoirs. Pour ma part, ma réponse est claire, je suppose. Je vais affronter les dragons. J'ai hâte de voir quelles flammes brûlent le plus intensément.

Mon choix était évident depuis le début, depuis ce matin où je m'étais réveillé avec un mal de tête. Tout était clair dans mon esprit. Cette paix, cette famille que je chérissais tant, ils étaient tous en danger. Une sombre nuit s'annonçait sur Granvall, et personne ne pourrait l'éviter. Au fond de moi, je n'avais jamais cessé d'être un chevalier, même si je n'étais plus au service de Valm. J'étais désormais au service de cette famille. Notre ennemi était puissant, mais nous ne pouvions pas reculer. Il fallait arrêter les dragons avant que Valm ne tombe. C'était notre unique chance de les vaincre, car la puissance de Valm était notre dernier espoir. Si Valm tombait, aucune force ne serait suffisante pour faire face à l'impératrice Azelia et aux dragons.
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MessageSujet: Re: [Arc 1: Alfheim] Chapitre 1: Une potentielle menace   [Arc 1: Alfheim] Chapitre 1: Une potentielle menace Icon_minitimeVen 25 Aoû - 13:21

Je n'étais guère surprise par la réaction de Sarena. C'est une combattante d'élite qui a côtoyé les plus grands justiciers de Granvall. Il était évident qu'elle se sentirait concernée par les actions d'Azelia. De mon côté, je voulais juste connaître l'excitation de me frotter à ces créatures qui sortent de l'ordinaire. Fuir alors qu'il était certain que ces dragons allaient consumer la totalité de Granvall était une idée qui me fichait la gerbe. Mais quelqu'un comme Sarena, différente de moi, qui s'est battue pour d'autres personnes que soi, forcément, il était clair que comparé au reste de la guilde, elle allait pleinement accepter de prendre les armes pour le peuple. C'est pour cela que Scylla et Sarena ont toujours formé un duo impeccable. La protection du peuple pousse ces deux femmes à dépasser leurs limites. Pourtant, le peuple, selon moi, est ingrat. Ils ne remercieront jamais les héros qui veillent à leur avenir. La preuve avec l'incident sur les Fafnir. Pour moi, ce que le peuple désire, c'est de voir leurs héros tomber, échouer. Mes expériences passées m'ont bien fait comprendre qu'il faut se battre pour soi. Si je brandis mes lames pour ces femmes, ce n'est pas tant que ça pour les aider, les protéger ou autres conneries du genre. C'est tout simplement car je juge qu'elles le méritent. Car leurs convictions leur donne la possibilité de soulever des montagnes. Alors c'était toujours un plaisir pour moi d'entendre ce type de beau discours, même si les grands mots n'ont jamais été ma tasse de thé. Quoiqu'il en soit, je demeurais assise autour de notre table qui symbolisait notre confrérie. Un léger rictus traversa mon visage, comme à son habitude.

- A ce que je vois, on profite que notre patronne fait un gros dodo pour balancer de beaux discours à sa place, hum ? Remarque, je ne suis pas mieux. Bref, les enfants, toujours pas tenter de tabasser du dragon à nos côtés ? Parce que je peux vous parier que quand Scylla se relèvera, elle va se frotter les mains à l'idée de se bastonner avec ces écailles sur pattes. Trois voix contre deux, vous êtes mal barrés, les filles.

- Tch, je suppose qu'on a pas le choix. De toute manière, quand je me suis engagée dans cette guilde, je savais très bien que tôt ou tard, avec des têtes brûlées aux commandes, j'allais forcément rentrer en guerre. Allez, c'est d'accord. Nous sommes une famille après tout. On doit se serrer les coudes comme on peut.

- Navrée, je ne veux pas passer pour une lâche. Mais vous devez comprendre qu'on rejoint pas un champ de bataille si nos convictions ne valent pas un centime. Une guerre réclame un sacrifice de soi constant. Or, je ne vois pas pourquoi je me sacrifierai pour le peuple comme pour Sarena ou Scylla. Il ne le mérite pas à mes yeux. Et par ailleurs, c'est aux grands empires comme Valm de traiter ce type de menace. Ils ont des milliers d'hommes. Nous, nous sommes une dizaine à tout casser. En quoi pouvons-nous faire tomber une armée de dragons si Valm a de fortes chances d'échouer ?

- Umi, ce n'est pas tant le nombre qui fera la différence en ces jours sombres qui nous attendent. Mais le simple fait que vous vous considérez tous et toutes comme une grande famille peut faire pencher la balance. Laisse moi t'expliquer la véritable raison pourquoi la seconde guerre contre les dragons a nécessité l'intervention des forces divines et au sacrifice d'une des plus grandes figures d'Atrium. Parce que l'humanité n'était pas prête. Et en quoi était-elle non préparée ? Non parce que les différents empires de Granvall manquaient d'effectifs, de bras, ou de soldats pour contrer l'invasion des dragons déchus. Non parce que la qualité de leurs équipements, de leurs forteresses, ou de leurs armures faisaient piètre allure. En réalité, les dragons étaient en sous-effectifs face aux hommes. Cependant, l'humanité a échoué car elle n'était pas soudée. Jalousie, haine, quête de pouvoir ou de richesse, tout cela représente la gangrène du peuple. Une gangrène dont étaient immunisés les dragons déchus. Malgré qu'ils étaient l'incarnation du chaos, ils étaient une véritable tribu qui fonctionnait sous une seule et même bannière. Les généraux qui ont piétiné l'humanité sans effort n'étaient pas seulement redoutables et indestructibles. Ils fonctionnaient comme une famille. A eux quatre, ils pouvaient éradiquer Valentia, la capitale de Valm, en une journée. Parce qu'ils étaient soudés. Nul doute, nul sentiment néfaste, ne constituait un obstacle pour ces créatures qui souhaitaient simplement le succès de leur tribu. Et ici, je vois la même solidarité que chez les généraux d'Azelia. Vous êtes une famille. Ensemble, vous êtes plus confiants, plus sereins sur le champ de bataille. Lorsque l'un d'entre vous chute ou doute, un autre saura comment vous relever, vous encourager. Cette mentalité chez vous est la raison pourquoi je vous ai offert ma bénédiction. Notamment lorsque l'on sait que certains d'entre vous étaient de vulgaires criminels avant de devenir des combattants loyaux qui se battent pour soutenir ceux qui ont gagnés leurs respects. Evidemment, vous êtes en sous-nombre, certes. Je ne suis pas si gâteux que ça. Néanmoins, votre mentalité peut vous permettre d'étendre votre voix et vos effectifs. Il faudra se faire de nombreux alliés parmi les sept nations de Granvall. Mais vous y parviendrez. Vous avez agi dans l'ombre jusqu'à présent, vous protégeant de ceux qui pensent qu'ils ont le pouvoir de rendre justice en vous écartant de la société. Maintenant, il est temps pour vous de briller. Je vous ai formé pour cet instant, chers amis. Ne me décevez pas.

- Vous avez entièrement raison, Ignir ! Vous auriez du tous voir ce que Raven a mis à ce Fafnir dans l'église. Avec nous trois, il a peur de rien, notre pirate national !

- Je sais absolument pas si je dois le prendre mal ou me sentir flatté, Haruka.

- Néanmoins, avant d'agir, il reste un dernier détail à régler, non ? Concernant Scylla, qu'est ce qu'on fait ? On attend qu'elle récupère pour agir ? Parce qu'à entendre les paroles de Lambert plus tôt dans la journée, son état n'est pas critique. Mais elle pourrait mettre une éternité à revenir parmi nos effectifs. Et les dragons vont pas attendre son retour pour embraser tout ce qui bouge sur Granvall.

D'ailleurs, je songeais qu'il s'agissait du plan de l'ennemi, d'écarter Scylla, car Azelia doit savoir ce dont est capable notre leadeuse. Néanmoins, deux détails demeuraient flous pour moi. Pourquoi n'être pas passé par une méthode plus directe, à savoir, l'éliminer totalement ? Et pourquoi n'avoir pas également écarté Sarena, qui est pourtant tout aussi capable que Scylla sur le terrain ? Dans les deux cas, je ne vais pas me plaindre. Mes alliées sont sauves. Mais c'était étrange. J'imagine que le temps m'apportera les réponses que je recherche. Et j'imagine que tout doit être lié à cette gangrène qui semble s'amuser avec le métabolisme de notre amie, sans que Lambert puisse y faire quoi que ce soit.

- Nous avons échangé avec Ignir concernant la situation de Scylla. Bien que je confirme que l'état de notre commandante n'est pas critique et que le risque de la perdre est proche de zéro, nous devons nous assurer de son retour parmi nous le plus rapidement possible. Nous en sommes donc arrivés à la conclusion qu'après de nombreuses missions au sein de Brodia, il est temps pour vous de prendre un peu l'air et d'observer de nouveaux horizons. C'est pour cela que nous souhaitons que toi et Sarena, vous partez à l'aube pour Cairthrellon avec Scylla.

- Cairthrellon ? La capitale d'Alfheim ?

- Exactement. Malgré mes compétences, je ne peux hélas garantir que mes expériences vont agir sur Scylla prochainement. Je travaille d'arrache pied pour qu'elle revienne parmi nous, mais j'ai bien peur que son maléfice dépasse le champ du possible pour ma part. C'est pour cela que j'ai pensé à Cairthrellon, la capitale de la catharsis. En temps normal, une guilde de mercenaire ne traverserait pas les frontières de cette capitale elfique. Mais je vais vous préparer une lettre qu'il vous faudra remettre à Sa Majesté Ulyana. J'ai étudié au sein de l'université de Cairthrellon la médecine, ainsi que les sciences des plantes médicinales. Il n'y a pas plus reconnu que la magie blanche des elfes pour traiter une situation étrange comme celle de Scylla, qui semble plongé dans une malédiction sans fin. Aux grands maux, les grands remèdes, n'est ce pas ?

- Et puisque tu es un ancien étudiant de leur université et que je ne suis qu'une humble criminelle errante, pourquoi ne pas y aller à ma place ?

- Je te vois venir, Haruka. Tu penses que ce royaume est un pays barbant qui ne sait pas faire la fête ? Tu es en mission, alors oublie l'idée. Par ailleurs, je suis un scientifique, je suis bien plus à l'aise dans un laboratoire, et les événements récents m'obligent à me lancer vers un nouveau projet qui me prendra du temps et de l'argent. Aussi, la route vers Alfheim est parsemé de brigands en tout genre. Je préférerai que toi et Sarena assuriez la protection de Scylla sur le trajet. Préparez un véhicule et si vous vous levez de bonne heure, vous y serez pour la nuit. Ne vous en faites pas, Ulyana sait qui je suis, et également Sarena comme nous avons discuté précédemment. Elle ne vous fermera pas ses portes au nez. De toute manière, laisser mourir une héroïne est un blasphème pour les coutumes ancestrales du peuple d'Alfheim. Ils feront tout leur possible pour aider Scylla sans demander le moindre remerciement en retour. Pour finir, vous devriez tenter de toucher un mot à Ulyana concernant les dragons. Qu'elle vous croit ou non, qui ne tente rien à rien. Nous devons nous faire un maximum d'alliés comme l'a précisé Ignir.

- Bien reçu... Bon, ça me dérange pas tant que ça de me taper la route. J'ai besoin de me dégourdir les jambes.

- Merci infiniment, Haruka, Sarena. Nous comptons sur vous pour que Scylla revienne en forme pour la bataille qui s'annonce. Sur ce, la réunion s'achève dès à présent. Que le succès soit votre, mes deux enfants...

C'est ainsi qu'Ignir tourna les talons avec Lambert, et nos trois camarades qui ne sont pas inclus dans la mission suivirent aussitôt. Perso, je n'étais jamais allé à Alfheim de toute ma vie. Je n'ai jamais été intéressé à la culture elfique. Je ne m'intéresse qu'aux pays guerriers. Or, Alfheim est une terre de pacifistes, bouffeurs de salades qui plus est. Tout ce que je n'apprécie pas. Ces elfes ont beau être respectables et honnêtes, un pays qui prône la confiance et la paix finira par tomber tôt ou tard, surtout face à de tels envahisseurs. Je ne voyais guère ce que Cairthrellon pouvait nous apporter pour la future bataille. Mais il s'agissait de notre première étape dans le but de "rallier" les nations entre elles. Car eux seuls pouvaient sortir Scylla de son pétrin. Si les elfes pouvaient sauver mon amie, je reverrais mon jugement envers eux et leur adresserait ma reconnaissance éternelle.

- Bien Sarena, j'aurais bien voulu me taper une petite mousse avec toi ce soir. Mais je reste raisonnable. Vu qu'on en aura pour la journée, il faudrait mieux qu'on tarde pas ce soir, non ? Je vais de ce pas rejoindre mes appartements. Si tu veux, je me charge de préparer les chevaux et la cariole qui va avec demain matin. Héhé, ça faisait une éternité qu'on était pas en binôme toi et moi. Je souhaite qu'on croise une tonne de brigands pour que la route ne soit pas trop ennuyeuse ! Bien, bonne soirée, "binôme". Tâchons de pas oublier de prendre un p'tit tonneau de bière avec nous demain. Il paraît que leur alcool chez les elfes a le goût du champignon fermenté. Beurk...

Bien que j'aurais adoré trainer en taverne ce soir, je devais néanmoins garder mon sérieux. La route va être longue et c'est pour Scylla que nous allons partir pour Alfheim. Il nous faut être en pleine possession de nos moyens, surtout avec les dangers qui rôdent actuellement à travers Granvall. Pour qu'un esprit sain cohabite avec un corps sain, il n'y a pas de recettes miracles. Il faut une bonne nuit de sommeil.
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